Immobilier: le secteur n’arrive pas encore à retrouver sa vitesse de croisière

Immobilier: le secteur n’arrive pas encore à retrouver sa vitesse de croisière

Ce début d'année semble s’inscrire dans le prolongement des tendances du deuxième semestre de 2020.

Les opérateurs du secteur s’attendent à une reprise plus perceptible au cours du deuxième semestre 2021.

 

Par C. Jaidani

 

Censée être une année de relance pour l’immobilier, 2021 semble démarrer timidement, surtout dans les grandes métropoles. Elle est en quelque sorte le prolongement des tendances observées au cours du second semestre 2020. Malgré l’existence d’un certain regain au cours de cette période, les performances du secteur demeurent en deçà du rythme enregistré lors des précédentes années. «Le marché immobilier demeure perturbé et la reprise sera lente et progressive.

Une certaine prudence est toujours perceptible chez les acquéreurs. Certains attendent une baisse des prix, d’autres ne veulent pas investir en attendant d’y voir plus clair. La crise économique explique aussi ce marasme qui touche des segments très dynamiques, comme le logement social ou le moyen standing.

D’autres créneaux comme le locatif font du surplace. Il ne faut pas oublier que les MRE, véritables acteurs du marché, n’ont pas pu regagner le pays», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier. Il est à rappeler que 2020 a connu une baisse des transactions de plus de 15%. Comme annoncé conjointement par Bank Al-Maghrib et la conservation foncière, la contraction des ventes a concerné l’ensemble des catégories de biens, avec une régression de 18,2% dans le résidentiel, 7,7% dans le foncier et 5,4% dans les locaux à usage professionnel. Les sociétés s’activant dans l’immobilier révèlent ce constat.

Ainsi, Alliances annonce un niveau de prévente en recul de 20%. Chez Addoha, les préventes s’inscrivent également en baisse de 12,87%. Elles ont atteint 7.194 unités en 2020 contre 8.257 en 2019. Les mises en chantier sont également en berne. Le manque de visibilité a poussé les opérateurs du secteur à réduire leurs projets. Les deux premiers mois de l’année ont été marqués également par une forte chute des autorisations de construire, pouvant aller jusqu’à 50% dans certaines villes.

Dans le cadre du nouveau Règlement général de construction, les professionnels du secteur ont été tenus de fournir dans les dossiers déposés deux pièces techniques et coûteuses. Il s’agit de la notice de sécurité et la fiche d’efficacité énergétique. Ces dispositions ont ralenti les investissements et, bien entendu, les chantiers. Selon la dernière note de la Direction des études et des prévisions financières (DPEF), «le secteur du BTP a entamé l’année 2021 sur une baisse des ventes de ciment, indicateur clef du secteur, de 12,3% à fin janvier 2021, après une hausse de 0,4% un an auparavant, sous l’impact des précipitations abondantes qui ont concerné la majorité des régions du Royaume durant ce mois et du prolongement de l’état d’urgence sanitaire».

Les ventes des autres matériaux de construction sont également en berne. «Notre activité a été impactée par la crise économique. Les opérateurs des filières de l’acier pour la construction, le sable ou les autres produits expriment toujours leur insatisfaction quant à l’évolution du marché. Ils espèrent un regain d’activité au cours du second semestre», souligne-t-on auprès de la Fédération des matériaux de construction (FMC).

En dépit de cette crise, les prix ont légèrement augmenté, notamment à Rabat avec 0,7%, qui a enregistré un recul des transactions de 17,4%. Ils ont progressé de 0,6% à Casablanca où les ventes ont chuté de 10%. «Les prix résistent dans les villes de Rabat et de Casablanca, et ce malgré la baisse des transactions. Mais, dans d’autres villes comme Marrakech et Agadir, sans compter les petites villes, les promoteurs ont été contraints de revoir à la baisse les prix pour pouvoir écouler leur stock», explique Alaoui. 

 

 

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