L’agriculture sera investie par une nouvelle catégorie d’investisseurs. 

L’accès au foncier et au financement sera plus facile pour les nouveaux investisseurs.

Par C. Jaidani

Succédant au Plan Maroc Vert (PMV), la nouvelle stratégie dite «Generation Green» ne signe pas une rupture, mais plutôt un prolongement innovant. L’idée est de capitaliser sur les atouts qui ont fait le succès du PMV et de remédier à ses limites. Il faut rappeler que cette stratégie reposait sur des contrats-programmes conclus entre l’Etat et les différentes filières agricoles, qui ont défini une feuille de route et des objectifs bien tracés.

Le mot d’ordre avait pour orientation majeure : hisser le niveau de la productivité et la qualité des produits. Dans cette configuration, l’élément humain était moins prégnant. Ainsi est née «Generation Green» pour accorder beaucoup plus d’intérêt à la promotion des jeunes en les incitant à s’intéresser au secteur agricole. L’agriculture était le plus souvent investie par des personnes issues du monde rural, qui jouissent de terrains hérités de père en fils.

La plupart de ces exploitants sont des personnes âgées dépassant la cinquantaine et exerçant leur activité dans le cadre familial. Autre particularité  : seuls quelques jeunes issus du milieu urbain s'intéressent à l’agriculture et lancent des projets. Ceux qui s'y aventurent s'orientent vers les grandes exploitations spécialisées dans l’élevage ou les produits d’export à forte valeur ajoutée. «Generation Green» veut donner une nouvelle impulsion au secteur agricole en passant à une autre dimension.

Mais parmi les contraintes majeures que rencontrent les investisseurs, figure notamment l’accès au foncier. A cet égard, le ministre de l’Agriculture a annoncé dernièrement que de nouvelles facilités seront accordées, tant au niveau des terres de l’Etat que des terres collectives. Les jeunes entrepreneurs agricoles devront entamer de nouveaux challenges, notamment en termes de commercialisation, de distribution et de valorisation. Parmi les axes de développement, la tutelle propose la modernisation des chaînes de distribution, la mise à niveau des marchés de gros et des souks traditionnels et la mise en place de circuits courts, tels que la distribution directe et les marchés digitaux.

L’export, par le biais de la consolidation de la position du Maroc sur les marchés d’exportation traditionnels, et la conquête de nouveaux marchés à fort potentiel représentent également un enjeu de développement. Cela passe notamment par la conformité de la production aux normes exigées à l’international et l’optimisation des circuits logistiques. La traçabilité et la certification constituent également des éléments prioritaires. Différents axes sont définis, notamment l’amélioration de la modernisation des équipements, des processus de production et des conditions de travail.

Enfin, la digitalisation de l’écosystème agricole est un véritable catalyseur qui favorise l’amélioration de la performance globale de tous les acteurs du secteur agricole ainsi que la sécurisation et la traçabilité des flux financiers.