Fruits et légumes : les prix repartent à la hausse

Fruits et légumes : les prix repartent à la hausse

Cette hausse, qui risque de s’accentuer au cours du mois de Ramadan, s’explique par la sécheresse, la grêle et le démarrage de l’export.

 

Par C Jaidani

Comparativement aux prix des viandes rouges et des produits avicoles qui ont connu une flambée record, ceux des fruits et légumes sont restés assez abordables malgré quelques pics saisonniers. Toutefois, ces derniers temps, ils repartent à la hausse et tout semble présager que cela devrait perdurer. Les consommateurs sont inquiets du fait que ce renchérissement intervient à un mois et demi du Ramadan.

De l’avis des professionnels du secteur et des experts, la hausse, qui a commencé à partir de novembre dernier, s’explique par différents facteurs, notamment la sécheresse qui a impacté la production, la vague de froid qui sévit actuellement et le démarrage de l’export. Pour sa part, le haut-commissariat au Plan (HCP) a annoncé une hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC), au cours de cette période, de 5,3% pour les fruits, et de 1,1% pour les légumes.

Selon des opérateurs du secteur, «la même tendance devrait se poursuivre en décembre 2024 et janvier 2025». Cette hausse des prix a touché particulièrement les primeurs. Les tomates, qui représentent la plus grande partie de cette catégorie, ont vu leurs prix passer d’une fourchette de 3,50-5 DH/kg il y a un mois, à 5-8 DH/kg actuellement. Au marché de gros de Casablanca, de nombreux professionnels ont confirmé ce constat.

«Nous avons constaté dernièrement une hausse des prix. L’offre a baissé par rapport à la normale, touchant les produits à forte consommation comme les tomates, les pommes de terre, les oignons et aussi certains fruits. Les stocks s’amenuisent de plus en plus. Il faut noter que les marchés de gros sont approvisionnés directement des exploitations. Nous sommes habitués à cette flambée au cours de l’hiver, car les producteurs trouvent quelques difficultés pour mener à bien les récoltes. La durée de travail se rétrécit, car les journées sont courtes et les nuits plus longues. Du coup, les heures de travail ne sont pas les mêmes comme en été ou pendant les autres saisons. Aussi, les récoltes se font dans un contexte plus compliqué accentué par les aléas climatiques», souligne Mohamed Joubel, secrétaire général de l’Association des négociants du marché de gros de Casablanca.

Pour le mois de Ramadan, il note qu’«il n’y a pas beaucoup de visibilité. Des incertitudes planent pour cette période, étant donné que la saison agricole dans son ensemble traverse une phase difficile marquée par un déficit hydrique important. La baisse de la température et la grêle compliquent davantage la situation. La campagne de l’export, qui a démarré récemment, devrait réduire l’offre à destination du marché local. Les producteurs ont des engagements envers leurs clients à l’international qu’ils doivent honorer, sinon ils risquent de payer de lourdes pénalités ou la résiliation de leurs contrats. Les exportations devraient durer le temps que les produits concurrents des autres pays, notamment méditerranéens, deviennent disponibles. La situation devrait retrouver la normale à partir du mois de mars». Pour leur part, les producteurs ne disent pas autre chose. Ils sont sceptiques quant au bon déroulement de la saison.

«La campagne de production des primeurs et autres légumes a connu un démarrage tardif à cause des conditions climatiques défavorables. Outre la sécheresse, nous étions confrontés à l’indisponibilité des semences en quantités suffisantes et d’autres intrants. Nous avons également été pénalisés par certaines maladies. A la fin de l’automne, nous avons subi des températures élevées qui ont muri les produits précocement. Cela nous a contraints à vendre nos récoltes à perte et à ne pas constituer de stocks en quantité suffisante. Il faut rappeler que nos clients étrangers nous imposent des normes très rigoureuses. Nous sommes obligés d’investir pour assurer la certification des produits et respecter les standards exigés», explique-t-on auprès de l’Association des producteurs des fruits et légumes (APEFEL).

 

 

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