Il est prévu de faire passer la couverture des besoins du pays de 2% actuellement à 15% à l’horizon 2027.
Le développement de l’amont agricole est une étape importante pour atteindre les objectifs du programme.
Par C. Jaidani
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a créé une crise alimentaire mondiale sans précédent, qui a généré une flambée des prix de certains produits dits stratégiques, dont les céréales et les oléagineux. Importateur net de ces produits, le Maroc a subi de plein fouet la hausse des prix. Le principe de la souveraineté alimentaire s’est donc imposé avec acuité. La culture des oléagineux est présente au Maroc depuis l’époque coloniale.
Elle s’est développée essentiellement dans les périmètres irrigués de Tadla et du Gharb, très riches en ressources hydriques, disposant de terres très fertiles et un niveau d’ensoleillement adéquat. Mais vu que le coût de la production locale revient plus cher que les importations, les exploitants trouvaient des difficultés pour écouler leurs récoltes à des prix compétitifs. Conséquence : de nombreux fellahs ont abandonné ces cultures pour s’intéresser à d’autres activités. Avec la flambée des prix à l’international il y a quelques années, il a été décidé de donner une nouvelle impulsion à l’activité dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV).
Un premier contrat programme a vu le jour. Portant sur la période 2013-2020, il a été signé entre les professionnels du secteur, représentés par la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea), et le gouvernement. Toutefois, ce document n’a pas atteint les objectifs escomptés. Dans le cadre de Génération Green, un nouveau programme a été mis en place afin de combler les lacunes du premier et revoir tout le dispositif mis en place. Sur le plan agricole, la filière ne peut se développer sans l’existence d’un amont fort et structuré. En revanche, l’aval permettra d’assurer plus de visibilité et d’assurer les investissements nécessaires dans de bonnes conditions.
«Le développement de l’amont agricole est une vision sur laquelle nous sommes très attachés, notamment avec les agitations que le monde a connues ces dernières années. C’est un besoin stratégique national, et il est essentiel de maîtriser la dépendance alimentaire à l’égard de l’étranger. Le consommateur a été très impacté par la hausse des prix des produits alimentaires, dont notamment l’huile de table. En partenariat avec des acteurs publics et privés, nous sommes mobilisés dans le cadre de l’agrégation pour donner une nouvelle impulsion au secteur. Nous avons commandité une étude sectorielle dans le cadre de la Fédération des oléagineux (Folea) afin de porter la couverture des besoins du pays de 2% à 15%. Cette étude a servi pour la négociation du nouveau contrat-programme afin de porter la production de tournesol et de colza à respectivement 40.000 et 25.000 tonnes à l’horizon 2027», a déclaré récemment à Boursenews, Brahim Laroui, Directeur général de Lesieur Cristal.