Le Maroc est un important producteur de PAM (à ne confondre ni avec le parti du tracteur ni avec le programme alimentaire mondial émanant de l’ONU). Il s’agit en fait des plantes aromatiques et médicinales (PAM).
Il est le 12ème exportateur mondial avec près de 30 millions de dollars pour les PAM cultivées et 40 millions de dollars pour celles cueillies. C’est une véritable niche de développement, qui présente de réelles opportunités et à différents niveaux. Tout d’abord du fait de la diversité naturelle et géographique de notre pays, qui présente à la fois de montagnes, de plaines, du désert et autres. Le Royaume a un climat méditerranéen, semi-aride, continental ou sec. La pertinence des PAM se manifeste également au niveau de l’étendue du territoire, qui présente des atouts indéniables.
Sur le plan technique, les PAM représentent une option bénéfique pour remédier à l’étroitesse des exploitations agricoles. Pour rappel, plus de 80% des fellahs possèdent des parcelles dont la superficie ne dépasse pas en moyenne 5 hectares. Si l’on raisonne par le fait que la plupart de ces gens ne s’adonnent qu’à la céréaliculture et accessoirement aux légumineuses, leurs revenus sont, dans la majorité des cas, inférieurs au Smig, surtout lors des années de sécheresse. Alors que les PAM présentent une marge bénéficiaire nettement plus élevée. Toutefois, elles nécessitent souvent un investissement au préa- lable et des conditions adéquates pour se développer.
Cette niche, qui figure parmi les axes du Plan Maroc Vert, exige un effort en matière de promotion et de valorisation. Le safran, par exemple, est vendu parfois à cinq fois sa valeur en Europe. Ce qui fait que ce commerce profite à certains réseaux. Les PAM présentent également des opportunités en matière de recherche et développement. C’est un créneau intéressant pour les instituts spécialisés permettant de créer de l’emploi, de la valeur ajoutée et de transfert de technologie.
Par Charaf Jaidani