Fellah online : «Kaleb soukar»

Fellah online : «Kaleb soukar»

CharafAutrefois, le Maroc était, à la fois, producteur et exportateur de sucre. Il a été échangé à l’époque de la dynastie saâdienne contre du marbre, un produit qui a servi à embellir le palais El Badii à Marrakech.

Depuis des siècles, ce produit occupe une place très particulière chez les Marocains. Il est incontournable dans la préparation du thé à la menthe, une boisson nationale par excellence.
Ayant valeur de monnaie, le sucre est offert à l’occasion de toutes les cérémonies festives (mariage, naissance, circoncision, pèlerinage…) et aussi dans les moments de douleur comme le décès, la maladie, etc. Généralement, le pain de sucre ou «kaleb soukar» est un symbole national de solidarité et de générosité entre les individus et les familles. Malgré les changements des habitudes de consommation sous l’effet des mises en garde des médecins et autres nutritionnistes quant au danger du diabète, ce produit a toujours la cote surtout dans le monde rural. C’est un produit de base et de première nécessité. L’Etat a libéralisé entièrement plusieurs produits comme le lait, le beurre ou l’huile de table, et partiellement
les carburants. Seuls le gaz butane, la farine et le sucre font toujours l’objet de subventions. Ce dernier mobilise 1 milliard de DH au budget de la compensation.
C’est dire que la filière sucrière, de l’amont agricole jusqu’à l’aval industriel, revêt une place stratégique dans l´économie nationale. En effet, ce secteur a bénéficié d´importants investissements publics et privés qui ont conduit, dans un cadre intégré, au développement de la production locale du sucre, couvrant actuellement, près de 50% des besoins du pays.
Toutefois, beaucoup de chemin reste à parcourir pour améliorer l’autosuffisance notamment au niveau de la productivité et de l’extension des périmètres dédiés à la filière sucrière.


Par Charaf Jaidani

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