Le Maroc devrait abriter cette année la COP22. Un événement capital à plusieurs enjeux pour la communauté internationale.
Notre pays est fortement engagé dans le respect de l’environnement. Outre le développement des énergies renouvelables, il est appelé toutefois à revoir le mode d’exploitation de certaines activités et à leur tête l’agriculture, dont le fonctionnement peut impacter l’écosystème.
Le secteur absorbe plus de 80% des ressources hydriques du pays. Une part importante des exploitations fonctionne avec des méthodes traditionnelles, qui gaspillent cette ressource rare dans un pays semi-aride. Au moment où l’utilisation de l’irrigation localisée à grande échelle permettrait d'économiser des millions voire des milliards de m3.
Une autre problématique consiste à rationaliser le recours aux pesticides et autres intrants. Un vrai dilemne : améliorer la productivité tout en restant écolo.
Le Maroc peut-il assurer une croissance régulière et soutenue qui dépend en grande partie de l’agriculture tout en préservant son environnement ?
Cette équation paraît a priori compliquée, car sujette à un surcoût conséquent. Mais sur le long terme, le pays peut en tirer un profit de grande envergure. Le développement durable loin d'être un effet de mode est une réalité et une nécessité. Nous avons l’ultime obligation de léguer aux générations futures un environnement sain et équilibré. L’ère des slogans et de quelques actions instantanées en grande pompe est révolue.
L’écosystème est vulnérable : une exploitation démesurée, une pollution à outrance menace son équilibre. Tous les dérapages seront lourds de conséquences.
Ces dernière années, le Royaume s’est doté d’un arsenal juridique en matière écologique mais ses textes restent peu appliqués sur le terrain, à l’image de l’utilisation de l’eau ou des intrants phytosanitaires. Faute de contrôle, les dérapages et l’utilisation irrationnelle perdureront.
Charaf Jaidani