Au même titre que les secteurs automobile et aéronautique, deux branches particulièrement dynamiques à l’export, Maroc Export s’emploie à accompagner l’industrie ferroviaire nationale.
Eclairage avec Zahra Maafiri, Directrice générale de Maroc Export.
Finances News Hebdo: Lors du Rail Industry Summit, première manifestation du genre, qui célèbre l’industrie ferroviaire au Maroc, certains professionnels ont été dithyrambiques à l’égard de Maroc Export. Ils estiment que l’entité que vous dirigez joue le rôle de fédérateur des acteurs locaux. Pourquoi ce nouveau rôle ?
Zahra Maafiri: Il faut savoir que Maroc Export accompagne des entreprises, des associations, des groupements professionnels et des institutions publiques sur les marchés internationaux. Cela dit, l’une des principales clefs de succès d’une bonne présence sur les marchés internationaux est le développement des synergies entre les acteurs locaux. Ceci est un préalable à l’émergence d’une industrie performante à l’export. Nous croyons en cette démarche. Aujourd’hui, à l’échelle continentale, le Maroc a beaucoup à partager, notamment ses modèles de développement économique qui sont l’émanation de la contribution de plusieurs entités aussi bien publiques que privées évoluant dans plusieurs filières. Dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI), qui consacre le principe de collaboration interfilière et interentreprise, Maroc Export s’emploie à développer le made in Morocco. L’objectif recherché, bien entendu, est de faire rayonner les produits et les services nationaux à l’étranger.
F.N.H.: Avec l’organisation d’une telle rencontre d’envergure internationale, c’est la première fois que Maroc Export accompagne l’industrie ferroviaire à un tel niveau. Qu’est-ce qui a motivé cette initiative ?
Z. M.: Le succès rencontré par l’industrie automobile et le secteur aéronautique, qui ont développé des écosystèmes, légitiment le soutien et l’accompagnement de l’industrie ferroviaire marocaine, notamment à l’export. Cette branche, qui existe depuis près de 100 ans, a atteint une certaine maturité, avec une expérience unique à l’échelle continentale. Nous estimons qu’elle a un grand potentiel à l’export.
F.N.H.: Concrètement, quelles sont les perspectives de la collaboration entre Maroc Export et l’industrie ferroviaire, représentée par le Groupement des industries ferroviaires Maroc (GIFER) ?
Z. M.: Il existe d’ores et déjà une feuille de route tracée par le Plan d’accélération industrielle. Ce Plan accorde une place de choix au développement de l’écosystème ferroviaire au Maroc. Dans ce cadre, nous disposons d’un Plan d’action (2016-2020), qui permettra d’accroître la visibilité de ce secteur à l’échelle nationale et internationale.
Propos recueillis par M. Diao
Des enjeux colossaux
La première rencontre du Rail Industry Summit était l’occasion de donner plus de relief aux défis et enjeux inhérents à l’essor de l’industrie ferroviaire au Maroc. Du côté du Groupement des industries ferroviaires Maroc, on estime qu’une attention particulière doit être accordée à cette branche pourvoyeuse d’emplois au Maroc et permettant une plus grande mobilité à l’échelle nationale. Pour preuve, l’Office national des chemins de fer, qui a généré un chiffre d’affaires de 3,8 Mds de DH l’année dernière, emploie près de 8.000 collaborateurs. Cela dit, au regard de la spécificité du secteur, les représentants de Bombardier et d’Alstom Maroc ont exprimé le souhait de voir les universités marocaines mettre en place des filières dédiées à la branche ferroviaire. Pour l’heure, GIFER Maroc travaille avec l’Office national de la formation professionnelle et de la promotion du travail pour la création d’un cycle de formation professionnelle spécialisé dans le secteur ferroviaire.