Entretien : «La deuxième ligne assurera 1.000 véhicules/jour»

Entretien : «La deuxième ligne assurera 1.000 véhicules/jour»

Jacques PROSTUn deuxième constructeur permettra d’augmenter l’effet volume chez les constructeurs.

Le marché des voitures d’occasion est un véritable métier qui nécessite une stratégie adaptée.

Le point avec Jacques Prost, Directeur de Renault au Maroc.

- Finances News Hebdo : Votre prédécesseur, Michel Faibre Duboz, a réussi le lancement de l’usine de Tanger Med; quelle est à présent  votre mission ?

- Jacques Prost : Mon prédécesseur a réussi le lancement. On est, actuellement, à 380 véhicules/jour. Ma première tâche consiste à mener à bien la deuxième ligne qui permettra d’industrialiser le troisième véhicule, avec pour objectif, à terme, de produire 1.000 véhicules/jour. Nous voulons améliorer les performances de l’usine. Ce qui se fait n’est pas aisé; outre la partie industrielle, il faut tenir compte du marché et la crise actuelle est réelle à l’international. Le site de Tanger fait plus de 90% d’exportations.

 

- F. N. H. : Est-ce que le site de Renault a pu produire les effets escomptés sur les équipementiers marocains ?

- J. P. : Le site de Renault à Tanger est une vraie usine automobile. C’est l’un des fleurons du groupe. Il est très manuel, en adéquation avec le contexte marocain, permettant d’assurer de la main-d’œuvre. Forcément, les fournisseurs sont d’accord pour nous accompagner. Mais suivant quel volume ? Ces notions sont importantes et restent liées à la notion de rentabilité. Il y a des fournisseurs majeurs et aussi des fournisseurs locaux. Au sujet de ces derniers, nous devons les aider à améliorer leur niveau de qualité et leur performance. Je crois que dans les années à venir, nous assisterons  à un effet d’entraînement sur plusieurs filières locales. Le travail entrepris par le gouvernement marocain pour mettre en place un deuxième constructeur est très bénéfique en vue de stimuler le tissu national. Renault ne peut pas à lui seul monopoliser les fournisseurs.

 

- F. N. H. : Comment jugez-vous l’environnement des affaires au Maroc, notamment votre collaboration avec le gouvernement ?

- J. P. : J’ai travaillé pendant 30 ans chez Renault et j’ai visité plusieurs pays. Je crois que ce partenariat  est une vraie opportunité pour le constructeur, c’est aussi un atout pour les fournisseurs. C’est un climat de proximité et un climat de confiance qui permettront de construire l’avenir du secteur automobile au Maroc.

 

- F. N. H. : Le gouvernement a décidé d’instituer un dispositif pour les voitures d’occasion ; est-ce que vous avez défini une stratégie pour ce segment ?

- J. P. : Le segment des voitures d’occasion constitue tout un marché. C’est un vrai métier. Il nécessite toute une stratégie, une équipe et des locaux. Il s’agit de la récupération des véhicules, de leur remise en état et de leur contrôle. C’est également un vrai business, attaché à la réparation, aux pièces de rechange et à la négociation. Et, par là, ce sont pour le gouvernement marocain de nouvelles recettes fiscales.

 

Propos recueillis par C.J.


 

 

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