Contrairement à d’autres réseaux d’organismes de promotion du commerce, ceux des pays arabes et africains sont relativement récents.
Zahra Maafiri, Directrice générale de Maroc Export, met l’accent sur l’importance de prodiguer un accompagnement différencié à l’export, notamment en fonction de la taille de l’entreprise et du marché.
Finances News Hebdo : Que symbolise l’organisation de la 11ème édition de la conférence mondiale des Organismes de promotion du commerce (OPC) dans la ville de Marrakech ?
Zahra Maafiri : Le Maroc est honoré d’abriter pour la deuxième fois cette conférence placée sous le haut patronage de SM le Roi. L’évènement permet de mener des discussions approfondies sur les moyens à mettre à la disposition des OPC pour répondre aux multiples défis du commerce mondial. Ces challenges se traduisent par l’irruption de méga-tendances, pour ne citer que la digitalisation des économies, l’émergence de nouveaux acteurs du commercial international et les retombées des négociations de la COP22, avec les nouvelles exigences en termes de normes sociales et environnementales. L’autre défi a trait au durcissement de l’accès aux marchés internationaux, et ce en dépit du foisonnement des accords de libre-échange.
D’où le rôle important des OPC qui doivent mettre à la disposition des entreprises un accompagnement adapté à chaque type de marché. Cet accompagnement doit être différencié en fonction de la taille de l’entreprise, car les besoins d’une grande société ne sont pas les mêmes que ceux d’une PME. L’intérêt de cette manifestation réside dans le fait qu’elle apportera des pistes concrètes à même d’aider à relever les défis susmentionnés.
F.N.H. : Le Maroc est à l’origine de la création des OPC africains. Ce réseau réussit-il à tisser sa toile ?
Z. M. : Il est clair que nous avons pris beaucoup de retard, car contrairement à d’autres OPC qui ont des décennies d’existence, le réseau des OPC des pays africains est relativement récent. Ce retard est quelque part dû au fait que les économies africaines ont longtemps cru que leur association au sein d’un réseau de promotion est inutile puisqu’elles exportent quasiment les mêmes produits. Ce qui, à mon sens, était une erreur car le benchmark international montre que les pays asiatiques ont la même offre exportable et pourtant, ils sont réunis au sein d’un réseau d’OPC. Cela leur a permis de mieux positionner leur région dans le commerce mondial. Le réseau africain travaille pour rattraper le retard. Je tiens à souligner que le Maroc a aussi contribué à la création du réseau des OPC des pays arabes.
F.N.H. : En quoi cet évènement est-il une vitrine pour les pays membres du réseau des OPC africains ?
Z. M. : Pendant plus d’une année, nos équipes ont coordonné les actions des différents pays membres pour leur permettre d’exposer une partie de leur offre exportable à Marrakech. Les produits exposés, notamment en cuir sont certes similaires mais reflètent aussi la spécificité de chaque pays. Chaque nation a une chance car le marché international est vaste.
Propos recueillis par M. D.