Le récent sondage réalisé par Zurich Insurance Group auquel ont participé près de 3.000 dirigeants issus de 15 pays, révèle entre autres, que les risques de défaillance des partenaires et la baisse de la demande en biens et services, constituent une source d’inquiétude pour les PME marocaines, qui situent dans le même temps les opportunités au niveau commercial.
La troisième enquête de Zurich Insurance Group, qui exerce au Maroc depuis 1951 à travers sa filialeZurich Assurance Maroc, est digne d’intérêt par rapport à l’état d’esprit des PME. Véritable mine d’informations et baromètre incontestable, ce sondage mené auprès de 3.000 chefs d’entreprise dans 15 pays, y compris le Maroc, permet à la fois de cerner l’attitude des PME, de déceler les opportunités, les défis et les risques auxquels elles ont eu à faire face au cours des douze derniers mois. Si cette enquête concerne le Maroc, elle a, par ailleurs, le mérite de relever, dans certains cas, la différence des risques et des opportunités des entreprises selon les pays d’implantation. Sous l’angle des risques, le sondage de l’assureur montre que 34% des entreprises considèrent que la pression concurrentielle sur les marges constitue une menace pour leur activité. La faible demande en biens et services est évoquée en seconde place. Au Maroc, on observe cette même tendance. En effet, en 2015, près de 41,5% des entreprises marocaines consultées affichent une réelle préoccupation quant à la faiblesse de la demande en biens et services (contre 34,5% en 2014). Le deuxième élément, qui suscite l’inquiétude des entreprises nationales est la concurrence. L’autre fait notable que relève l’étude est l’inflation du risque de cybercriminalité de l’ordre de 50% en 2015, en comparaison à 2013, pour se situer à 8%. Quoique située au bas du classement des risques, la cybercriminalité est perçue comme un réel péril pour des pays comme la Turquie, la Malaisie et les USA. Toutefois, 27% des PME marocaines affirment que les données de leurs clients sont plus susceptibles de faire l’objet d’attaques cybercriminelles. La crainte du vol de données des employés est aussi exprimée (17% d’entre elles). A l’échelle nationale, il est utile de noter que l’importance accordée aux risques d’incendie, de corruption et de dégâts volontaires s’est substantiellement effritée par rapport à 2014. Toutefois, le troisième péril évoqué par les entreprises marocaines (23% d’entre elles) est la défaillance de leurs partenaires (clients et fournisseurs). Au regard de ce qui précède, force est d’admettre que globalement, les PME issues des quinze pays accordent un grand intérêt aux risques d’ordre économique (concurrence, faiblesse de la demande, contraintes d’ordre financier, juridique et fiscal). Au registre des opportunités de développement et de reprise économique, les PME sont plutôt confiantes. Parmi les principales opportunités, on note que 31% des PME interrogées mentionnent la baisse des coûts, et 29% le ciblage de nouveaux clients. A noter qu’aux yeux des entreprises, l’attractivité des conditions de crédit progresse. Celle-ci arrive en 4ème position au niveau des opportunités en 2015.
Si la diversification des produits et des services constitue un puissant levier d’après les PME à Hong Kong, les entreprises américaines trouvent dans les nouveaux canaux de distribution, notamment la vente en ligne, de réels relais de croissance. Cela dit, les PME nationales, à l’instar des autres situent les opportunités au niveau commercial (diversifications des produits, réductions des frais, nouveaux segments de clients, international, nouvelles technologies commerciales).
Infos pratiques
Troisième enquête du genre
Cette troisième enquête annuelle sur les PME démontre incontestablement l’intérêt qu’accorde Zurich Insurance Group aux PME, qui sont tout de même créatrices de valeurs et de richesse dans la plupart des pays. A noter que ce sondage riche en informations a été réalisé par la société d’études allemande GFK. Il est utile de rappeler que l’échantillon de cette enquête est constitué de 3.000 petites et moyennes entreprises (PME) engageant entre 0 et 250 employés à temps plein dans le monde entier, afin de déterminer de façon édifiante jusqu’à trois risques encourus par leurs structures. L’autre particularité à relever est qu’un échantillon représentatif de 200 PDG, propriétaires, Directeurs généraux, directeurs financiers, trésoriers, directeurs des opérations a été inclus. Les 15 pays concernés par l’enquête sont : l’Australie, le Brésil, l’Allemagne, Hong Kong, l’Irlande, l’Italie, la Malaisie, le Mexique, le Maroc, le Portugal, l’Espagne, la Suisse, la Turquie, les Emirats Arabes Unis et les Etats-Unis. Ce qui montre que les cinq continents sont représentés dans ce sondage. Par ailleurs, Zurich Assurance Maroc (ZAM) fait partie de Zurich Insurance Group (Zurich). Elle a commencé son activité au Maroc en 1951. En effet, cette entité offre des produits et services, principalement en assurances dommages pour les entreprises et les particuliers du marché marocain. Elle emploie près de 230 personnes. Zurich Assurance Maroc sert sa clientèle à travers un réseau de 150 agents généraux ainsi que des cabinets de courtage implantés sur le territoire national.
Paroles de pro
Ahmed Elazraq,
manager de la société GTEL
«J’estime que les inquiétudes exprimées par les PME marocaines dans l’enquête de Zurich Insurance Group paraissent justifiées, notamment au niveau des risques de défaillance des partenaires. Il en est de même des opportunités qu’elles évoquent (diversifications des produits, réductions des frais, nouveaux segments de clients, international, nouvelles technologies commerciales). Cela dit, à notre niveau, c’est-à-dire dans le domaine des services (nouvelles technologies), contrairement à ce que révèle l’enquête, la demande de nos services a connu une augmentation. Au registre des risques, il y a lieu d’ajouter que la fiscalité d’entreprise est trop importante, voire pesante pour la trésorerie des PME marocaines. L’autre élément de nature à pénaliser les PME est l’inadaptation du Code du travail par rapport aux défis actuels de flexibilité du marché du travail. Ce qui constitue un risque à mon sens. A titre d’exemple, il est très difficile de se séparer d’un employé. Le Code du travail favorise l’employé au détriment de l’employeur. Ce qui crée une crispation de la relation entre les deux au moment de la séparation. Certains employés attendent simplement d’être licenciés pour prendre leur chèque. La législation actuelle du travail génère des déséquilibres à tous les niveaux : entre l’employé et l’employeur et entre les petits et gros salaires au moment du départ».
Momar Diao