BAM maintient son taux directeur inchangé à 3%.
L’inflation continue de décélérer, enregistrant une hausse de 3,6% en novembre 2023 comparée au même mois de l’année précédente.
La croissance devrait s’établir à 2,7% en 2023, pour un déficit budgétaire de 4,8% du PIB.
L'économie marocaine, fortement influencée par les dynamiques mondiales, affiche meilleur profil en cette fin d’année 2023. Il faut dire qu’au niveau mondial, les pressions inflationnistes se sont atténuées, principalement à cause des resserrements monétaires sans précédent opérés par les Banques centrales et de la baisse des prix de l’énergie. Cette conjoncture s’est accompagnée, toutefois, d’une décélération de la croissance économique mondiale, impactée par les tensions géopolitiques persistantes (Guerres Russie-Ukraine, Israël – Hamas…) et l’augmentation des incertitudes. Dans ce contexte, l’inflation au niveau national poursuit sa trajectoire baissière.
En effet, selon Bank Al-Maghrib, «depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022». Les chiffres du haut-commissariat au Plan confirment cette tendance : l’indice des prix à la consommation (IPC) a connu, au cours du mois de novembre 2023, une baisse de 0,3% par rapport au mois précédent. Comparé au même mois de l’année précédente, l’IPC a enregistré une hausse de 3,6% au cours du mois de novembre 2023, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 7,6% et de celui des produits non alimentaires de 0,7%.
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de novembre 2023 une stagnation par rapport au mois d’octobre 2023 et une hausse de 3,6% par rapport au mois de novembre 2022. Cette tendance à la baisse de l’inflation devrait se poursuivre à moyen terme, principalement en raison de la dissipation prévue des pressions inflationnistes externes et des effets des mesures fiscales de la Loi de Finances 2024. La programmation budgétaire triennale 2024-2026, axée sur une décompensation graduelle, contribuera également à cette décélération, plaçant l’inflation autour de 2,4% en 2024 et 2025, indique BAM. C’est au regard de l’ensemble de ces données, que BAM a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 3%. L’agriculture drive toujours la croissance Le secteur agricole reste le principal moteur de la croissance économique nationale.
Après une production céréalière estimée à 55,1 millions de quintaux pour la campagne précédente, la valeur ajoutée agricole devrait connaître une amélioration de 5% en 2023. Cette tendance positive se prolongerait avec des augmentations de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, sous l’hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux. Les autres cultures devraient également maintenir une performance tendancielle positive. Pour les activités non agricoles, le rythme d’accroissement de la valeur ajoutée devrait être de 2,5% en 2023, atteignant 2,7% en 2024, avant de s’accélérer à 3,7% en 2025.
Cette dynamique est principalement tirée par la reprise attendue dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Ainsi, après un taux de croissance de 1,3% enregistré en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,7% en 2023, avec des perspectives d’amélioration graduelle à 3,2% en 2024 et 3,4% en 2025. Stagnation des exportations en 2023 Sur le plan des comptes extérieurs, les échanges de biens devraient connaître des fluctuations. Après une contraction prévue de 2,6% en 2023, les importations augmenteraient de 4,2% en 2024 et de 8,2% en 2025, notamment en raison des hausses des achats de semi-produits et de la facture énergétique qui se situeraient en 2025 à 179 milliards de dirhams et 136 milliards respectivement.
Les exportations, quant à elles, seraient en quasi-stagnation en 2023, avec une progression soutenue des expéditions du secteur automobile et un repli sensible des ventes de phosphate et dérivés. Cependant, elles augmenteraient à un rythme d’environ 7% annuellement par la suite. Elles seront «portées essentiellement par les ventes du secteur automobile qui atteindraient 190 milliards de dirhams en 2025, tandis que celles de phosphate et dérivés connaitraient un léger redressement pour se situer à 72,2 milliards la même année», explique BAM. Pour leur part, les recettes voyages continueraient leur amélioration, avec une progression de 13,2% en 2023 à 106 milliards de dirhams, une quasi-stabilité en 2024, et une augmentation de 6,5% en 2025 à 112,4 milliards. Cette dynamique est attribuée à l’accélération prévue de l’activité économique dans la zone Euro, principal marché émetteur vers le Maroc. Les transferts des MRE suivraient une trajectoire positive, s’établissant à 112,8 milliards de dirhams en 2023 contre 110,7 milliards en 2022, pour ensuite atteindre 120 milliards en 2025. Dans ces conditions, le déficit du compte courant connaîtrait un allégement à 1,6% du PIB en 2023, avant de se creuser à 2,5% en 2024 et à 3,8% en 2025. De leur côté, les recettes des IDE connaitraient une baisse en 2023 pour avoisiner l’équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux prochaines années.