Piliers de compétitivité déterminants, la dématérialisation et la numérisation des procédures liées aux activités portuaires sont au cœur de la stratégie numérique de l’Agence nationale des ports, régulateurs des ports marocains.
A date d’aujourd’hui, 60% des procédures sont en ligne. Le manifeste à l’export sera dématérialisé avant la fin de l’année.
A l’instar des services financiers, le secteur de la logistique, et plus particulièrement celui des activités portuaires, est directement concerné par la transformation digitale. En effet, dans la compétition féroce que se livrent les ports internationaux, le niveau de digitalisation et de numérisation des process et des interactions entre acteurs portuaires est de plus en plus considéré comme un critère de compétitivité et un levier de performance déterminant. Pour être à la page, l’Agence nationale des ports (ANP) a récemment mis sur pied une stratégie numérique des ports. Cette stratégie doit apporter une réponse aux contraintes inhérentes à l’activité portuaire, telles que les risques de congestion dus à la hausse des volumes de trafic, ou encore la complexité croissante de la logistique, comme l’explique Tarik Maaouni, Directeur de l'organisation et des systèmes d'information à l’ANP, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée par Port Finance international, à Casablanca.
60% des procédures sont en ligne
L’un des piliers de cette stratégie consiste à intégrer les systèmes d’information de l’ensemble des intervenants de l’écosystème portuaire, c’est-à-dire la douane, les agents maritimes, l’Office des changes, les banques, les transporteurs, l’ANP, et le guichet unique Portnet. Un deuxième pilier porte sur la simplification et la dématérialisation de toutes les procédures du commerce extérieur à horizon 2020. Actuellement, précise l’ANP, 60% des procédures sont disponibles en ligne. «Depuis janvier 2016, la partie navire a été complètement dématérialisée, nous travaillons maintenant sur la partie marchandises. Le manifeste à l’export sera lui dématérialisé avant la fin de l’année». Il s’agit également de généraliser le paiement électronique, puisque les procédures de paiement classique pèsent sur les délais et la trésorerie des entreprises. Une tâche ardue quand on sait qu’aujourd’hui, 90% des paiements du commerce extérieur se font par chèque ou en espèces. «Nous allons accélérer sur ce chantier avec le lancement d’ici 2017 du paiement électronique pour certaines entreprises pilotes», précise T. Maaouni. Enfin, l’ANP veille toujours à la création de l’Observatoire de la compétitivité des ports (en cours de construction), ainsi qu’à la sécurité des données et à la continuité des services des ports, conformément à la Directive nationale sur la sécurité des SI vitaux du Maroc de 2013.
A. E.