Dépenses d’investissement : premières victimes de la crise politique

Dépenses d’investissement : premières victimes de la crise politique

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Le retard dans la formation du gouvernement et l’absence de la Loi de Finances ont eu des effets désastreux sur les dépenses d’investissement de l’Etat. Celles-ci sont en repli de plus de 10%.

 

Les craintes exprimées par plusieurs opérateurs et économistes sur les conséquences de l’absence de gouvernement et de la Loi de Finances sur les investissements de l’Etat semblent se vérifier.

Si l’on se fie en effet à la dernière note de fin février 2017 publiée par la Trésorerie générale du Royaume (TGR), les dépenses d’investissement émises sont en forte baisse de 10,7% par rapport à la même période de l’année dernière. Elles étaient de 14,5 milliards de DH à fin février 2016, et atteignent 12,9 milliards de DH à fin février 2017. En valeur absolue, l’écart avoisine tout de même 1,6 milliard de DH.

Selon la TGR, ce repli des dépenses d’investissement s’explique par la baisse des dépenses des ministères. Faute de budget, celles-ci ont diminué de près de 23% sur la période de comparaison (3,88 milliards de DH à fin février 2016 contre 2,99 milliards de DH à fin février 2017).

La diminution sur la période de comparaison des charges communes de 6,2% à 9,9 milliards de DH explique également la baisse des dépenses d’investissement. De leur côté, les dépenses de fonctionnement (salaires, matériel, etc.) ont stagné sur la même période autour de 29,2 milliards de DH.

Rappelons que le Projet de Loi de Finances, qui n’a toujours pas été discuté ni voté au Parlement, prévoit des dépenses d’investissement au titre de l’année 2017 de 63,5 milliards de DH. A signaler que les dépenses d’investissement tiennent compte du versement aux comptes spéciaux du Trésor d’un montant de 9,6 milliards de DH contre 10,1 milliards à fin février 2016.

Dans ces conditions, et suite à l’exécution du décret portant ouverture des crédits nécessaires à la marche des services publics et à l’exercice de leur mission, ainsi que du décret relatif à la perception de certaines recettes pour l’année budgétaire 2017, émis en début d’année, le solde ordinaire ressort négatif de 4,3 milliards de DH à fin février 2017 contre un solde négatif de 5,4 milliards de DH une année auparavant.

Le déficit du Trésor s’améliore logiquement par la même occasion : il s’établit après deux mois à 5,9 milliards de DH, contre un déficit du Trésor de 14,1 milliards de DH à fin février 2016. Pas de quoi pavoiser pour autant.

 

A.E

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