Coup de coeur : De la Bourse au cheval de course

Coup de coeur : De la Bourse au cheval de course

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Champion de la Bourse et day-trader dans une autre vie, Mostafa Chakroune s’est trouvé une nouvelle vocation dans l’industrie du cheval de course.

Mostafa Chakroune fait partie de la nouvelle généra­tion montante de l’industrie du cheval de course au Maroc. Très connu dans le milieu boursier casablancais, il a remporté trois fois de suite les «Championnats de la Bourse». L’homme n’a pas hésité à opé­rer un virage à 180 degrés dans sa carrière d’investisseur. Dès l’apparition des premiers signes de la crise boursière en 2007, il a vu mûrir en son for intérieur un désir de reconversion dans de nouveaux challenges, voire de nouveaux métiers, en particulier la botanique et le cheval de course & d’endurance.

Business propre

«J’ai vu le Masi s’asphyxier en 2007 sous l’effet de la bulle immobilière, n’ayant pu franchir les 15.000 points. La Bourse ne me faisait plus rêver», nous raconte-t-il. Loin de la pollu­tion sonore et des nuisances écologiques de la capitale éco­nomique, Chakroune va s’offrir un terrain nu, à Benslimane. Donnant libre cours à son ima­gination, il va le transformer en un somptueux paradis vert plein de vie. Un jardin exo­tique aux plantes rares, ins­piré du modèle «Majorelle». Mais l’essentiel de l’espace est occupé par une variété de pal­miers et de bambous, apportant une note exotique au jardin du Domaine Chakroune. «J’ai voulu enraciner mon épargne», explique-t-il. C’est au milieu de ce décor écologique, sain et naturel, que l’ancien day-tra­der a voulu installer son projet : «Haras Benslimane écuries Chak».

Le cheval, pour lui, outre le fait de symboliser la grâce, la force et l’énergie, est une véritable alternative rentable de placement, nettement plus rémunératrice qu’une épargne dormante en Bourse. Il croit, dur comme fer, en l’avenir de la filière équine qui le passionne tant. Si l’on affecte 1% de l’épargne nationale au dévelop­pement de la filière équine, le Maroc pourra facilement accé­der au top 5 mondial de l’éle­vage et des sports hippiques.

Le challenge est de taille pour ce nouvel éleveur à la fois nais­seur et propriétaire, originaire d’Oujda, qui a grandi année après année, dans une région très réputée dans le domaine équin. Ses voisins se nomment Haras Al Boraq (groupe Jamaï), Haras Karimine (parlementaire et maire de Bouznika), Haras Royal, etc. Trois ans à peine après sa création, «Haras Benslimane» accueille aujourd’hui un cheptel de 55 purs-sang arabes, dont 27 poulains et pouliches nés et élevés sur place. La majorité de ses produits, il les a bapti­sés de noms qui lui rappellent le marché financier (Goldman Chak, Goldfine Chak, etc.). Voulant jouer dans la cour des grands, Chakroune a beaucoup investi dans l’optimisation de la génétique, en misant sur le croisement des poulinières avec des étalons de qualité, lignée Amer, père de General, Dahess et Mugadir. Sa dernière révélation, Rubiszo, pur sang arabe étalon confirmé, de la lignée Tidjani, acheté au Haras royal (Chakroune n’a pas voulu communiquer le montant de la transaction, puisqu’il s’agit d’une vente aux enchères sous plis fermés).

Chak is back !

Il va falloir attendre l’année 2018 pour mesurer les performances sportives des «nés et élevés» de l’écurie de l’ancien champion de la Bourse. Ce dernier ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Sa devise : il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atter­rit dans les étoiles. La prochaine étape, nous confie-t-il, consiste à investir dans un centre d’insé­mination, une sorte de banque de semences. Mais au-delà de la richesse et du potentiel attendu et avéré des activités équines, Chakroune affirme être séduit surtout par les emplois qu’il a créés en milieu rural ainsi que par les sensations et les émotions qu’il ressent en exerçant deux métiers salutaires pour l’environnement et le déve­loppement durable.

Armé de persévérance et d’une énergie déroutante, Chakroune veut transmettre aux jeunes un message on ne peut plus clair : le travail, le travail, le travail; et que «impossible» n’existe pas dans lexique marocain.

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