Coopération Maroc-UE : Eneko Landaburu dresse le bilan 2012

Coopération Maroc-UE : Eneko Landaburu dresse  le bilan 2012

Coopération Maroc-UE : Eneko Landaburu dresse le bilan 2012

 Bilan plutôt satisfaisant bien que certains programmes, comme la réforme de la Justice, ont tardé à se concrétiser.

Sur le volet coopération économique, l’année 2013 sera largement marquée par les négociations de l’accord de pêche et  le démarrage des négociations sur un accord de libre-échange complet et approfondi.


l s’agit d’un bilan plutôt satisfaisant que celui de la coopération entre le Maroc et l’Union européen durant l’année 2012 ! À en croire l’Ambassadeur de l’UE au Maroc, Eneko Landaburu, l’année 2012 par une grande richesse, qui caractérise la relation Maroc-UE, et ce dans plusieurs domaines. L’ambassadeur qui anime sa dernière conférence annuelle au Maroc, puisqu’il quittera ses fonctions fin mars après trois ans et demi à ce poste, a rappelé que pour l’année 2013, les deux parties s’étaient fixés trois objectifs principaux. 

D’abord, approfondir les résultats du Statut Avancé, signé en 2008. Ensuite, le renforcement du partenariat économique par la conclusion d’accords. Enfin, apporter des résultats concrets sur la nouvelle politique de voisinage. En effet, l’avènement du Printemps arabe a provoqué une réorientation de cette politique vers un renforcement de la démocratie et des droits humains, économiques et sociaux… Cette réorientation devait donc être mise en ouvre en 2012 avec les pays de voisinage dont le Maroc. Ainsi l’enveloppe baptisée «Spring» en référence au Printemps arabe  comporte des fonds additionnels qui vont dans le sens de renforcement de la démocratie. Sur l’enveloppe total de 350 millions d’euros destinés à la région, quelque 80 millions ont été mobilisés au Maroc notamment comme appui  à la promotion et la protection des droits de l’Homme.

Ces objectifs rappelés, l’Ambassadeur de l’UE est revenu sur les réalisations concrètes. D’abord, concernant le Statut Avancé, Eneko Landaburu a assuré que les liens institutionnels dépassent l’exécutif pour s’élargir à d’autres institutions comme les Parlements marocain et européen, le Conseil Economique et Social marocain et son homologue européen, les régions…

Le deuxième élément de la mise en œuvre concrète du Statut Avancé est celui de la convergence réglementaire. Et autant dire qu’en 2012 certains progrès semblent incontestables notamment e matière de marchés publics ou encore de normes industrielles. Ceci étant, «Nous ne sommes pas complètement satisfait dans la mesure où pour avoir plus de visibilité, il serait important d’avoir une plan national de convergence qui répertorie les lois qui intéressent le Maroc et surtout les délais de réalisation de ces convergences», souligne Eneko Landaburu.

Sur le plan de coopération politique, le bilan serait plutôt satisfaisant puisque l’Ambassadeur de l’UE au Maroc estime que les deux parties ont très bien avancé notamment sur les questions de sécurité. Autant dire que malheureusement la crise syrienne ou celle de Mali ont accéléré le dialogue politique.

En matière de coopération, l’année 2012 a été fructueuse puisqu’elle a connu la signature et le lancement de trois programmes d’un montant de 155 millions d’euros (un milliard 700 millions de DH).

Ceci dit, pour l’ensemble de l’année, le niveau de décaissement, de 113 millions d’euros a été inférieur aux prévisions de 2012. Ceci s’explique «notamment du fait de réalisations moins ambitieuses qu’attendues dans un certain nombre de secteurs …». Le cas de la réforme de la justice !

Sur le plan de la coopération économique, l’année 2012 était très riche. En effet, elle s’est soldée par l’entrée en vigueur de l’accord d’association le premier mars, l’adoption de l’Accord agricole, l’entrée en vigueur de l’accord sur le règlement des différends commerciaux et par la préparation des négociations sur un Accord de libre-échange complet et approfondi.

Perspectives 2013  

Comment faire un pas en avant dans le renforcement des relations et le rapprochement entre le Maroc et l’Union européenne ? Eneko Landaburu a sa recette : par l’accord sur le nouveau plus d’action, document politique qui engage sur 5 ans les deux parties sur un certain nombre de points négociés en cour de 2012.

«L’accord n’est pas encore approuvé puisque le processus de ratification est lent du côté européen, puisqu’il s’agit d’avoir l’aval de 27 pays, mais le document sera approuvé dans quelques semaines», assure l’Ambassadeur de l’UE au Maroc.

Bien évidemment, l’année sera marquée par les négociations en cours sur l’accord de pêche entre les deux parties et l’ambassadeur s’est dit confiant quant à l’issue favorable des négociations. Mais également le démarrage des négociations sur un Accord de libre-échange complet et approfondi.

«Nous espérons pour cette année la finalisation de l’accord de pêche, la mise en oeuvre de l’accord agricole et la libre circulation de produit».

Le partenariat sur la mobilité n’est pas en reste. Le dialogue sur ce sujet avait démarré en 2012 notamment la question de la réadmission des migrants illégaux ou la facilitation de visas… «Cela se matérialisera par une déclaration politique que nous espérons finaliser prochainement en 2013», souligne-t-on du côté européen.

En matière de coopération financière, les engagements de l’UE au titre de l’année 2013 se situent au tour de 352 millions d’euros. Plus des deux tiers (286,9 millions d’euros) sont dédiés aux programmes prévus par le programme Indicatif National de l’UE avec le Maroc. A savoir la couverture médicale, l’agriculture, le RSA et la deuxième phase du programme dédié à l’éducation. Et plus de 65 millions d’euros seront dédiés dans le cadre de la nouvelle enveloppe Spring, en réponse au Printemps arabe.

En début 2014, ce sera Rupert Joy, le successeur d’Eneko Landaburu, qui fera le bilan de la réalisation ou non des objectifs de cette année. Le Britannique, No 2 de l’Ambassade de Grande Bretagne au Maroc au début des années 80, occupera ses nouvelles fonction en avril, après avoir présenté ses lettes de créances à SM le Roi Mohammed VI. 

I. Bouhrara

 

 

 

 

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