Campagne 2020/2021 : Regain d’optimisme mesuré

Campagne 2020/2021 : Regain d’optimisme mesuré

 

Les dernières pluies ont suscité un brin d’espoir, mais le volume reste limité pour combler le déficit. 

L’impact du retard des précipitations se manifeste déjà sur le prix des aliments de bétail. 

 

Par : Charaf Jaidani

 

Les pluies bienfaitrices sont de retour au Maroc. Elles concernent quasiment toutes les régions agricoles du Royaume, faisant renaître un peu d’espoir chez les fellahs. Mais la baisse des températures, conjuguée à une vague de grêle, pourrait compliquer davantage la situation. 

Depuis quelque temps, sur les forums des agriculteurs, sur les réseaux sociaux, l’inquiétude est palpable. Les exploitants déplorent déjà une hausse sensible des prix des aliments de bétail. Cette flambée serait directement corrélée au retard des pluies. 

Ainsi, la botte de paille, dont le prix oscille normalement entre 10 et 12 DH en cette période, se négocie actuellement à plus de 20 DH. Dans certaines régions comme R’hamna et Abda, elle est proposée à 26 dirhams. 

L’orge est à plus de 3 dirhams le kilo, soit une hausse de 50% par rapport à la normale. Le prix du son grimpe à 4 dirhams contre 2,5 en période normale. En revanche, les prix du bétail s’inscrivent dans une tendance baissière. 

«C’est logique. Quand la pluie fait défaut, le marché devient moins animé. L’offre de bêtes augmente pour une demande en retrait. Certains exploitants optent pour la réduction de leur troupeau pour ne pas supporter de lourdes charges, surtout que les parcours naturels ne leur assurent pas une alimentation suffisante», témoigne Mohamed Maskini, marchand de bétail. 

Au niveau des plantations, une source du ministère de l’Agriculture se montre plutôt rassurante. «Le retard des pluies n’est pas alarmant. La baisse des températures a réduit sensiblement l’effet d’évaporation. Les cultures se présentent toujours sous un état normal. Les dernières pluies devraient donner un nouveau souffle pour la campagne agricole», nous explique-t-on. 

Malgré ce ton rassurant, certains professionnels n’en démordent pas : ils estiment que la saison a déjà connu un départ perturbé entre octobre et novembre. 

Après les pluies de décembre, la période de sécheresse s’est étalée sur près de 45 jours. De quoi susciter de vives inquiétudes chez les exploitants, surtout que c’est une phase cruciale pour les plantations. 

Le cumul pluviométrique national accuse une baisse moyenne de plus de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Un déficit qui varie selon les régions, puisque celles du Nord et de l’Oriental présentent un niveau proche de la normale, tandis que celles du Sud enregistrent un recul important. 

 


Remplissage des barrages limité à près de 49% 

Au 20 janvier 2020, les réserves des barrages ont atteint 7,63 milliards de m3, soit un taux de remplissage de près de 49% contre 9,35 milliards de m3 au cours de la même période de l’année dernière, représentant un taux de stockage en eau de près de 62%. 

Certains ouvrages accusent un déficit inquiétant à l’image du barrage Al Massira (le deuxième du Royaume avec 2,66 milliards de m3) dont le taux est limité à 16,6%, Bin El Ouidane (troisième barrage du pays) présente lui un taux de remplissage de 39,5%. Il ne faut pas s’attendre à un renversement de situation, puisque les chutes de neige s’avèrent insuffisantes pour alimenter les cours d’eau et augmenter les réserves.

 

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