Contrairement aux autres pays, notamment développés, l’innovation dans le Big data au Maroc est portée par le secteur public.
Même si des efforts restent encore à déployer, il n’en demeure pas moins que le Royaume a fait des progrès dans ce domaine.
L’édition 2016 du Salon international des technologies de l’information, Med-It, qui a enregistré la participation de 100 exposants nationaux et internationaux et près de 2.500 décideurs du secteur des technologies de l’information (IT), a eu comme temps fort la présentation des résultats de l’étude portant sur la maturité du big data au Maroc. A en croire Alexandre Akrour, Directeur général de Broad Solutions, le Royaume a connu de réelles avancées en matière de développement des IT et de Big data. «Le potentiel de développer le Big data et d’en faire un levier de développement pour les entreprises existe au Maroc», a-t-il souligné, lors de la présentation de l’étude. Notons que contrairement à d’autres Etats, notamment européens, l’innovation dans le Big data est davantage tirée par le secteur public que le secteur privé. C’est ce qui a amené le patron de Broad Solutions à assurer qu’il existe un modèle marocain en la matière.
En revanche, pour Mounir Azirar, président du Club des experts marocains du monde en IT, les entreprises marocaines, notamment les PME, sont devancées par le secteur public, car la collecte, le stockage et le traitement du Big data reviennent à des coûts prohibitifs. Cela dit, au Maroc, les banques et les assurances sont très en pointe en la matière.
A titre illustratif, le traitement des données a permis à certaines banques de détecter des fraudes. Par ailleurs, certains intervenants ont mis en exergue les multiples avantages que les entreprises peuvent tirer de la disponibilité gratuite de données, susceptibles d’être monétisées. Faudrait-il rappeler que le fait de surfer sur Internet, notamment sur les sites d’e-commerce, génère une pléthore de données à même de renseigner sur les habitudes de consommation. Par ailleurs, Alexandre Akrour reste formel: l’accélération de la maturité du Big data au Maroc passera, entre autres, par l’incubation des jeunes pousses par les grands groupes et la facilitation de la création de start-up.
L’autre fait saillant de l’enquête à souligner est l’intérêt des entreprises pour les projets de Big data, même si 71% des personnes interrogées (chefs de projet, directeurs de système d’information), n’ont pas de projets en cours en la matière. Cela montre que du chemin reste encore à faire.
M. Diao