Le Bureau de Rabat de la Banque africaine de développement (BAD) a organisé récemment une rencontre avec la presse nationale en prélude des Assemblées annuelles de la banque continentale qui se tiennent du 22 au 25 mai 2017 en Inde. «Le choix de ce grand pays qui compte quasiment autant d’habitants que l’Afrique n’est pas anodin, puisque l’Inde est actionnaire de la BAD», assure Yacine Diama Fal, Directrice générale adjointe de la BAD pour l’Afrique du Nord. L’autre argument de taille qui légitime l’organisation des assemblées dans ce pays asiatique, a trait à la grande expérience de celui-ci dans le domaine agricole. Dans le même ordre d’idées, notons que cette manifestation de grande importance est placée sous le signe de l’agriculture en Afrique. En clair, Il est question de mener une réflexion sur les voies et moyens efficaces d’ériger l’agriculture continentale en levier de développement, tout en renforçant la sécurité alimentaire de l’Afrique, dont les importations alimentaires se chiffrent à près de 35 milliards de dollars. Au-delà des enjeux inhérents aux assemblées annuelles, Yacine Fal s’est employée, dans un premier temps, à rappeler les priorités de l’institution panafricaine pour l’Afrique, avant de mettre en évidence l’action de la BAD au Maroc.
Les experts de la BAD restent convaincus que le développement de l’Afrique à l’horizon 2025 passera par cinq axes majeurs. Il s’agit de l’accès des Africains à l’énergie, l’industrialisation du continent, l’intégration de l’Afrique et l’amélioration des conditions de vie des populations par le renforcement des compétences économiques et professionnelles de 50 millions de jeunes. D’importances sommes seront mobilisées dans le cadre des cinq axes précités. A titre illustratif, la BAD, qui est basée à Abidjan (Côte d’Ivoire), ambitionne d’investir 2,9 Mds de dollars dans le domaine de l’énergie, avec l’objectif de raccorder 23,6 millions d’Africains au réseau électrique. Présidée par Akinwumi Adesina, elle consacrera 2,7 Mds de dollars à la limitation des affres du manque d’intégration continentale.
Au registre des réalisations au titre de l’année 2016, l’action de la BAD sur le continent a permis, entre autres, à 3,3 millions de personnes d’être raccordées au réseau électrique, et 9,3 millions d’autres de disposer de services de santé améliorés. De plus, un saut qualitatif a été enregistré pour 5,7 millions de personnes exerçant dans le domaine agricole.
Au regard de ces chiffres non exhaustifs, les résultats sont certes encourageants, mais les défis continentaux demeurent proéminents. En dépit d’une forte croissance régulière ces dernières années, l’Afrique compte 120 millions de sans emplois et 42% de sa population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela dit, la rencontre était l’occasion pour Fal d’édifier la presse nationale sur l’action de la BAD au Maroc, qui est toujours le premier client du bailleur de fonds panafricain.
«Les relations de coopération entre le Maroc et la BAD sont exemplaires. Il existe une réelle convergence entre les priorités de développement du Royaume et celles de la banque», confie-t-elle. Et d’ajouter : «La contribution de la BAD à hauteur de 3,7 Mds de DH pour la mise en place du Plan Maroc Vert a permis au Royaume de capter près de 1,2 Md de DH d’investissements privés». Les autres actes traduisant l’engagement de la banque pour le développement des projets structurants au Maroc sont, entre autres, le financement de la modernisation de l’aéroport Marrakech-Ménara (9 millions de passagers par an) et celui de la construction du port Nador West, qui a généré près de 108.000 postes de travail. Outre l’appui en faveur de la protection sociale et médicale, l’institution financière africaine constitue un partenaire de référence pour le programme solaire national (Noor I et II).
Dans un autre registre, une visite sur site, notamment le projet de renforcement de l’approvisionnement en eau potable de la côte atlantique (Rabat), a été organisée par le top management de la BAD. Rappelons que ce projet, qui sera financé à hauteur de 1,9 Md de DH par l’institution panafricaine, améliorera la quantité et la qualité de l’eau potable pour 5 millions de Marocains. ■
Par M. Diao