Le Maroc ne ménage aucun effort pour exporter son savoir-faire halieutique. Il y a pas moins de 40 villages de pêche à travers le littoral national, soit pratiquement un village tous les 55 kilomètres. Eclairage de Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et des Pêches maritimes.
Finances News Hebdo : Comment jugez-vous cette 4ème édition du salon et les réalisations de la stratégie Halieutis ?
Aziz Akhannouch : Au fil des édi-tions, le Salon gagne en maturité. Le site atteint cette année 16.000 m2. Le nombre d’exposants, aussi bien nationaux qu’inter-nationaux, est en croissance et nous avons près de 40 pays qui participent à l’événe-ment, soit au niveau des expositions, soit au niveau scientifique ou officiel. Halieutis est devenu un Salon de dimension interna-tionale incontournable pour les opérateurs. Quant à la stratégie dédiée au secteur, il y a plusieurs indicateurs qui affirment qu’elle est sur de bons rails, notamment la croissance des captures en volume et aussi en valeur. Le secteur représente actuellement près de 15 Mds de DH de PIB pour un objec-tif de 18 Mds à l’horizon 2020. Des efforts sont déployés pour la valorisation des captures et l’amélioration des reve-nus des exploitants, notamment les petits pêcheurs. Je note avec satisfaction que le secteur devient bancarisable.
F.N.H. : L’Afrique est une priorité pour le Maroc dans sa stratégie de développement; qu’en est-il du sec-teur de la pêche ?
A. A. : La pêche est le secteur qui dessert le plus grand nombre de pays dans le monde. Nous avons recensé pas moins de 90, dont un nombre considérable de pays africains. Ce continent représente des potentialités importantes pour les opé-rateurs marocains qu’il faut développer. Le Maroc ne ménage aucun effort pour exporter son savoir-faire. Nous devons travailler davantage et renforcer nos relations de partenariat à travers des accords ou des conventions. Nous offrons notre expertise en matière de formation et d’encadrement. Sur le plan écologique, le Maroc, qui assure la présidence de la COP22, est depuis longtemps à la pointe du combat en faveur de la protection des milieux marins. Il a signé plusieurs conventions internationales et instruments juridiques internationaux relatifs à la préservation des ressources halieutiques et des écosys-tèmes marins. Il a également été à l’origine de l’initiative de la «ceinture bleue» présentée lors du Sommet de la COP22 et qui concerne plusieurs pays africains.
F.N.H. : Quelles sont les réalisations dans le domaine des villages de pêche ?
A. A. : Les villages de pêche sont très importants pour soutenir la pêche arti-sanale. Nous recensons pas moins de 40 villages à travers le littoral national, soit pratiquement un village tous les 55 kilomètres. Ces sites sont équipés de tous les éléments nécessaires pour assurer les débarquements des captures dans les meilleures conditions. Ils sont équipés de chaînes de froid, halls de poissons et des routes d’accès. Ils sont alimentés en eau et en électricité et d’autres infrastructures de base. L’organisation de ces sites permet de bien les contrôler et de les encadrer. ■
Propos recueillis par C. Jaidani
Des mesures pour stabiliser le prix du poisson
Akhannouch a annoncé que des mesures sont prises pour stabiliser les prix du poisson qui fluctuent selon les périodes. L’installation d’une dizaine de nouveaux marchés de gros et 16 halls de poissons permettent d’améliorer la qualité du poisson, d’avoir une bonne traçabilité et de réduire au maximum la spéculation. L’ONP a réalisé d’importants inves-tissements dans ce cadre. La modernisation du circuit de distribution contribue, elle aussi, à organiser le marché de poissons.