La filière a fait des réalisations remarquables dans le cadre du plan Maroc Vert, mais elle reste à la merci de différents aléas qui impactent son évolution.
La persistance d’un secteur traditionnel marqué par l’existence de tueries ne répondant pas aux normes ainsi qu’un circuit de distribution dépassé sont les principaux maux de l’activité.
L’aviculture est l’une des filières les plus performantes de l’agriculture nationale. Le Salon Dawajine, organisé récemment à Casablanca à l'Office des changes, a été une occasion d’échanger et aussi de débattre de la situation du secteur. Malgré les avancées réalisées, l’activité reste vulnérable aux aléas conjoncturels comme le climat, les maladies ou les fluctuations du marché. C’est une filière marquée par l’existence de deux branches à deux vitesses: une moderne et compétitive et l’autre traditionnelle et moins dynamique.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 49/99 en avril 2007, un effort considérable de mise à niveau a été effectué à l’amont de la filière, notamment au niveau des élevages et des couvoirs qui ont été restructurés conformément aux dispositions de la loi. Toutefois, le maillon d’abattage et de commercialisation à l’aval continue de s'exercer dans des conditions ne reflétant pas le niveau de développement constaté en amont.
«Les exploitants ont lancé des projets qui ont coûté des sommes importantes. Leur méthode de production est quasi similaire à ce qui existe dans les pays développés, mais ils restent perturbés par le circuit de distribution qui est très en retard», souligne Ahmed Addioui, vice-président de l’Association de production de poules chair (APV). En effet, le secteur est impacté par l’absence d’un circuit de commercialisation répondant aux normes. Les marchés de gros de volailles fonctionnent toujours selon des méthodes dépassées.
Les dysfonctionnements au niveau de cette chaîne de valeur sont accentués par la résistance des tueries traditionnelles face aux réformes dont la plupart ne respectent pas les moindres conditions d’hygiène et de sécurité. Les autorités évoquent le côté social pour justifier la non-application de la loi concernant la restructuration de l’abattage agricole.
Le secteur est également pénalisé par le poids de la fiscalité. Les aviculteurs ont le sentiment d'être victimes d'une profonde injustice. Cela fait déjà plusieurs années qu'ils réclament un statut fiscal, sans rien obtenir en retour.
«Le poids fiscal pèse énormément sur notre activité. Nous payons des droits de douane et de TVA sur les intrants et le matériel de production. Nous sommes considérés comme un secteur industriel, alors qu’en fait nous sommes une activité agricole à la merci des aléas climatiques», précise Addioui.
Par ailleurs, l’aviculture marocaine reste également impactée par les maladies saisonnières. L’appartition de la grippe aviaire de temps à autre donne un coup terrible à l’activité. Certains exploitants déclarent faillite, ne pouvant plus continuer de produire ou de faire face à la baisse des prix.
C. J.
Ce que prévoit le contrat-programme 2010-2020
Le contrat-programme conclu entre l’Etat et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) vise à porter la production de viandes de volaille et d’œufs de consommation respectivement à 900.000 tonnes et 7,2 milliards d’unités en 2020, contre respectivement 560.000 tonnes et 4,5 milliards d’unités en 2010. Au chapitre des investissements, les professionnels du secteur prévoient une enveloppe totale de 3,062 milliards de dirhams à l’horizon 2020.
L’amélioration projetée de la production nationale des produits avicoles se traduirait par une progression du chiffre d’affaires de 23,2 milliards de dirhams actuellement à environ 38 milliards de dirhams en 2020. Les investissements occasionnés du fait de l’expansion prévisionnelle du secteur avicole à l’horizon 2020 permettraient la création d’environ 80.000 nouveaux emplois directs dans les différents maillons de la chaîne de production avicole et près de 60.000 nouveaux emplois indirects dans les circuits de commercialisation et de distribution des produits avicoles. Ainsi, le nombre d’emplois permanents directs et indirects offerts par le secteur avicole, évalué actuellement à 360.000 postes, atteindrait 500.000 postes en 2020.
Fellah online : Le soulagement !
Ouf ! C’est un grand soulagement. C’est la phrase qui résume la situation de millions de Marocains et notamment ceux du monde rural. Les « pluies bienfaitrices » comme on aime à les nommer sont là. Généralisées, elles ont concerné tout le territoire national.
Certes, elles ont causé des dégâts et des inondations dans certaines régions mais tout compte fait, elles sont la bienvenue surtout qu’elles interviennent après une dure année de sécheresse où les exploitants ont beaucoup souffert à cause de leur trésorerie épuisée et de leur cheptel dégradé. Dans les campagnes, une course contre la montre pour emblaver les terres a démarré. La demande en intrants notamment les semences et autres engrais, bat son plein et la machine tourne à plein régime.
Cela est visible surtout dans les souks hebdomadaires où l'on constate une certaine dynamique inhabituelle. Les fellahs veulent rattraper le temps perdu. Il faut reconnaître qu’ils sont habitués à ces temps durs et versatiles. Après le soulagement, les exploitants espèrent que les précipitations seront au rendez-vous durant les prochains mois et bien réparties dans l’espace et dans le temps. Il est inutile de rappeler que la pluie est le vrai baromètre de l’économie nationale.
Elle donne une véritable impulsion à la croissance et soutient le moral des opérateurs. Il faut dire aussi que la pluie d’un autre côté est la bienvenue, car elle permet d’atténuer le climat de tension qui existe actuellement dans le pays à cause du blocage politique, assure un certain espoir et donne plus de visibilité.
Cette situation nous rappelle encore une fois que le Maroc demeure dépendant de la pluviométrie. L’agriculture est l’axe central de la vie économique nationale. Pour parer à cette dépendance, le Royaume ambitionne de diversifier ses activités notamment à travers les nouveaux métiers comme l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire ou autres mais ces secteurs ont besoin de beaucoup de temps pour inverser la tendance.