Malgré l’instauration d’un nouveau Code de la route il y a quelques années, et le renforcement des mesures préventives, les accidents routiers demeurent un sujet très inquiétant au Maroc, vu les dégâts causés. Outre le nombre de tués et de blessés, la sinistralité dans les voies a un coût économique et humain dépassant 15 milliards de DH par an soit environ 2% du PIB.
Les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières au monde. Chaque année, environ 4.000 personnes sont tuées et 12.000 autres blessées dans des accidents de la circulation. La vitesse, l’état mécanique des véhicules, le dépassement dangereux, le non-respect de la signalisation, la surcharge technique et l’état des routes sont les principales causes de ce désastre. Le rapport entre l'importance du parc roulant et le nombre d' accidents est éloquent.
Le classement de la dangerosité des routes marocaines se base aussi sur le nombre d’accidents par kilomètre et par an. Ainsi, une route est répertoriée très dangereuse lorsqu’elle enregistre 10 accidents par km, dangereuse entre 6 et 10/km, moyennement dangereuse (entre 3 et 6/ km) et faible (moins de 3 accidents/km).
Au Maroc, seuls 13 points et tronçons s’accaparent 80% des accidents enregistrés hors des périmètres urbains, totalisant à peine 180 km sur un réseau routier national de 35.000 kilomètres. Ces points noirs sont situés surtout dans le nord du pays.
Malgré la défaillance des infrastructures routières et la vétusté du parc roulant, vu l’âge moyen élevé des véhicules, les enquêtes révèlent que 80% des accidents mortels sont imputables au comportement irresponsable des automobilistes.
Les accidents de la route au Maroc causent des dégâts énormes, tant sur le plan humain que sur l’économie. En chiffres, le ministère des Transports parle d’un coût représentant 15 milliards de DH annuellement, soit environ 2% du PIB.
Sur le plan législatif et réglementaire, le Maroc s’est doté depuis 2010 d’un nouveau Code de la route englobant plusieurs dispositions répressives, comme le permis à point. Il a revu à la hausse les amendes forfaitaires, avec en plus l’installation d’un vaste réseau de radars fixes des alcootests pour lutter contre la conduite en état d’ivresse. Malgré les nouveaux textes de loi, l’hécatombe se poursuit sur les routes marocaines. A titre comparatif, le nombre d’accidents de la route au Maroc est 14 fois plus élevé qu’en France, 23,3 fois plus élevé qu’en Suède, 17,5 fois plus élevé qu’en Espagne et 11,7 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis. Face à cette situation alarmante, le département de tutelle, à travers le Comité national de prévention contre les accidents de la circulation (CNPAC), a renforcé les campagnes de sensibilisation et les mesures préventives, avec comme seul objectif : réduire la sinistralité. Un combat qui est loin d'être gagné !