Le gouvernement vient de lancer officiellement le régime de l’Assurance maladie obligatoire de base pour les étudiants. Plus de 288.000 étudiants sont concernés par ce régime. La Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale en aura la charge. Le gouvernement y a consacré un budget de 110 MDH par an.
Parallèlement aux réformes anti-populaires que l’Exécutif a eu le courage de mener (décompensation, réforme des retraites…) durant 4 ans d’exercice, il a fait aboutir des dossiers qui sont restés longtemps dans les tiroirs et qui touchent directement une frange de la population marginalisée et vulnérable. Parmi les dossiers prioritaires et urgents, figure celui de la généralisation de la couverture sanitaire de base, à travers la mise en oeuvre de la Stratégie sectorielle de la santé 2012-2016. L’une des mesures de cette stratégie, et pas des moindres, vient d’être achevée. Il s’agit du régime de l’Assurance maladie obligatoire de base des étudiants (AMO-E) que le gouvernement vient de lancer officiellement lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté le Chef de gouvernement, ainsi que d’autres membres de son équipe. Il faut dire que cet événement était attendu depuis longtemps par la classe estudiantine. Et pour cause, cette couverture sanitaire marque un tournant majeur dans la vie d’environ 288.000 étudiants, mais aussi dans le processus de la couverture maladie universelle. Avec cette mesure si importante, l’Exécutif réaffirme son engagement et sa détermination à mettre cette frange de la population, au centre de ses priorités. Abdelilah Benkirane a même défini ce régime comme étant une révolution et une réponse directe aux revendications des étudiants. Des étudiants qui ne peuvent que se réjouir de ce droit constitutionnel qui leur a enfin été octroyé après des années de militantisme.
«Ce régime entre dans le cadre de la concrétisation des objectifs visant à améliorer les conditions sociales de l’ensemble des étudiants en leur garantissant l’égalité des chances ainsi que leur dignité», a tenu à préciser le ministre de la Santé, Houssine Louardi. Lors de la cérémonie de lancement, le ministre a présenté les mesures prises pour mettre en oeuvre ce nouveau régime dans les domaines d’adhésion des établissements de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, d’inscription des étudiants éligibles et des règles pour bénéficier du remboursement et de la prise en charge des services garantis par la loi 12-116 concernant l’AMO des étudiants.
Il a également précisé que c’est la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) qui aura la charge de ce régime, auquel le gouvernement a consacré un budget de 110 MDH par an durant la période comprise entre l’année universitaire 2015-2016 et 2019-2020.
Un régime destiné à tous les étudiants (public et privé) à la condition près que la contribution annuelle des étudiants de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle dans le secteur public sera totalement prise en charge par l’Etat. Les étudiants du secteur privé devront, eux, s’acquitter d’une contribution annuelle fixée par la loi à 400 DH.
«Les étudiants marocains et étrangers couverts par l'AMO-E bénéficieront du même panier de soins garanti par le régime de l’Assurance maladie obligatoire de base, en l’occurrence les consultations médicales, les hospitalisations, les interventions chirurgicales, les analyses biologiques, la radiologie, en plus des médicaments et dispositifs médicaux remboursables, sans oublier les soins dentaires, l’orthoptie, la rééducation fonctionnelle, la kinésithérapie et les services paramédicaux», précise le ministère de la Santé. Quant aux taux de remboursement, ils ont été fixés à 70% pour les médicaments et à 100% pour les affections lourdes et coûteuses. Concernant les taux de prise en charge, ils varient entre 90% pour l’hospitalisation dans le secteur privé et 100% dans le secteur public (séances de dialyse et traitement du cancer).
L’enjeu aujourd’hui sera de réussir l’application de ce régime pour atteindre les objectifs escomptés et éviter les erreurs, notamment celles ayant entravé la mise en oeuvre du Ramed.
Le prix de plus de 1.000 médicaments baissera à partir de février
Outre les actions menées pour généraliser la couverture sanitaire, le ministre de la Santé a également mis en place une politique pharmaceutique pour permettre aux citoyens un accès régulier aux médicaments répondant aux normes de qualité et d’efficacité. Faut-il rappeler que le ministère a oeuvré pour la baisse des prix de plus de 2.160 médicaments, et plus de 1.000 d’autres verront leur prix baisser à partir de février 2016. Autre pas important franchi dans ce domaine, la fabrication au niveau national du médicament anti-hépatite C, dont le prix est de 3.000 dirhams la boîte, soit 9.000 dirhams pour un traitement complet, au lieu de 800.000 dirhams dans d'autres pays. Une mesure qui contribuera à l’éradication de l'hépatite C au Maroc, à l'horizon 2020. Prochainement, seront fabriqués au Maroc des médicaments destinés aux traitements des affections de longue durée, lourdes et coûteuses, comme par exemple, les médicaments anticancéreux, à des prix accessibles au pouvoir d’achat des populations pauvres et vulnérables.
Lamiae Boumahrou