La filière devrait représenter 11% des captures totales du secteur des pêches. L’ANDA a signé plusieurs conventions, dont une avec la FAO pour l’élaboration d’une feuille de route à l’horizon 2030.
En dépit d’une longueur importante de ses côtes, soit plus de 3.400 km, dont deux facades atlantique et méditerranéenne, le Maroc reste à la traîne en matière de production aquacole. La stratégie Halieutis veut rattraper ce retard en lançant un vaste programme dedéveloppement de la filière. A l’horizon 2020, l’activité devrait produire 200.000 tonnes, soit 11% des captures halieutiques nationales estimées à cette date à 1,7 million de tonnes. Actuellement, malgré l’existence de plusieurs sites de production, sa contribution dans le secteur des pêches reste insignifiante. Le Salon Halieutis était l’occasion pour mettre en exergue les réalisations de l’activité supervisée par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), et aussi de débattre des différentes contraintes ou lacunes qui perturbent son évolution. «Le Maroc, pays halieutique par excellence, dis pose de potentialités aquacoles importantes qui offrent des opportunités d’investissement intéressantes», souligne Majida Maârouf, Directeur général de l’ANDA. Pour l’élaboration de la feuille de route à l’horizon 2030, l’ANDA et l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) ont signé une convention qui prévoit également l’évaluation des projets réalisés au Maroc. Il faut souligner que depuis sa création, l’ANDA a lancé plusieurs chantiers prioritaires, dont la planification des espaces à des fins de développement de l’aquaculture qui permet de définir avec précision les opportunités d’investissement. Cette planification offre aux investisseurs intéressés des espaces favorables, en étudiant non seulement les paramètres du milieu, mais aussi la compatibilité de cette activité avec les autres activités économiques existantes et celles programmées. L’objectif est d’intégrer le secteur dans un environnement favorable à l’implantation des projets aquacoles. Faut-il rappeler que le Maroc a lancé un vaste plan aquacole dans la région de Oued Eddahab. Ce plan régional d'aménagement aquacole prévoit la réalisation, pour un investissement global de 2,8 milliards de dirhams, de 878 unités de production réparties sur trois zones géographiques identifiées, à savoir la baie de Dakhla (520 unités), la baie de Cintra (243) et la zone située entre ces deux baies (115). Devant générer quelque 3.350 emplois directs, ces projets seront réalisés sur une superficie de 6.556 ha et permettront, à terme, d'atteindre une production annuelle globale estimée à 115.450 tonnes.
Par C. Jaidani
La promotion de la filière à travers une approche globale
L’une des premières actions de l’ANDA depuis sa création en 2011 a été le lancement d'un cadre juridique spécifique à l’aquaculture, notamment en vue de clarifier les réglementations pour les investisseurs, de se conformer aux normes internationales en vigueur et de faciliter l’exportation. Un autre chantier s'est occupé à planifier l’aménagement des zones favorables à l’aquaculture en élaborant des schémas directeurs et des plans aquacoles régionaux. Plusieurs zones ont donc été identifiées : Dakhla-Oued Eddahab, Guelmim-Boujdour, Imessouane-Sidi Ifni, El Jadida-Essaouira, Kénitra-Cap Spartel, ainsi que la façade méditerranéenne.