Le ministre de la Santé, Anass Doukkali, a appelé, dimanche à Marrakech, à renforcer le partenariat public-privé (PPP) dans le domaine de la santé pour assurer une répartition géographique équitable.
«Certes, le secteur public ne peut satisfaire les besoins croissants de la population. Pour cela, nous sommes appelés à renforcer le PPP afin de constituer un système d'offre de soins complémentaire et coordonné garantissant une répartition géographique équitable sur l'ensemble du territoire national», a souligné M. Doukkali lors d'une table ronde sur le «financement des soins de santé en Afrique : le rôle du secteur privé», tenue en marge de la 52ème session de la conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).
A cette occasion, il a fait remarquer que le financement de la santé reste inférieur au seuil critique défini pour la prestation d'une série de services de santé de base.
M. Doukkali a fait savoir qu'au Maroc, la dépense totale en santé, qui a plus que doublé ces quinze dernières années, représente près de 6% du PIB, mais reste, toutefois, financée à moitié par les ménages.
«La contribution de l'Etat, à travers les recettes fiscales, représente le quart de ces dépenses. L'assurance maladie, quant à elle, finance 22% des dépenses de santé», a-t-il poursuivi.
Le ministre a, parallèlement, relevé qu'en dépit de ses défis de financement, le Maroc a pu atteindre actuellement 62% en termes de couverture médicale de base, ajoutant que la mise en œuvre de la loi 98-15 relative à l'Assurance maladie obligatoire (AMO) des travailleurs non-salariés qui constituent environ 33% de la population, permettra d'atteindre 90% de couverture médicale de base à l'horizon 2021.
Les dépenses en médicaments constituent 40% des dépenses des ménages en santé, a-t-il rappelé, indiquant que «c'est ainsi que la démocratisation de l'accès des citoyens aux médicaments à des prix abordables constitue un axe important du Plan santé 2025, qui consacre une place de choix au développement du partenariat avec le privé dans ce domaine».
«Investir dans le domaine de la santé en Afrique attire davantage le secteur privé et les entreprises en raison des grandes opportunités offertes par le secteur de la santé et du bien-être», a-t-il fait observer, notant que la valeur des opportunités commerciales dans le secteur de la santé est estimée à 259 milliards de dollars d’ici 2030, avec un potentiel de création de 16 millions d’emplois.
Il a, dans ce sens, appelé le secteur privé à investir de manière efficiente et effective dans le secteur de santé, à identifier des opportunités de marché, à collaborer avec les gouvernements à travers des modalités notamment par le biais des PPP et à se conformer aux mécanismes de réglementation et aux mesures de surveillance.