Aéronautique : un taux d’intégration de 42% d’ici 5 ans

Aéronautique : un taux d’intégration de 42% d’ici 5 ans

 

Nouvelle révision  à la hausse des objectifs d’intégration locale.

Pour accompagner sa montée en gamme, le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales se focalisera en 2019 sur la formation et le développement de la Supply Chain.

 

Le secteur aéronautique se porte bien et poursuit son envol. En 2017, il a enregistré un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars pour 15.500 d'emplois créés (10.000 en 2014). Pour l’année en cours, la dynamique des exportations ne se dément pas. A fin août, le chiffre d’affaires à l’export du secteur s’est établi à 8,76 milliards de dirhams contre 6,91 milliards de DH sur la même période en 2017, soit une augmentation de 26,9%.

Le secteur compte aujourd’hui 130 opérateurs, à raison de 10 nouveaux chaque année. L’installation récente de majors mondiaux tels que Eaton, Aerolia, Arconic ou Satys confirme que la plateforme marocaine est devenue une destination privilégiée des leaders du secteur.

«Nous ciblons une croissance de l’ordre de 20% pour les 3 prochaines années», nous indique Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS).

Dans ce contexte de forte croissance, de carnets de commande bien garnis, alimentés par un marché mondial toujours aussi porteur (voir encadré), le taux d’intégration du secteur au Maroc a une nouvelle fois été revu à la hausse. «L’évolution du taux d’intégration est l’une de nos priorités. Nos projections de progression ont récemment été revues à la hausse et nous espérons atteindre un taux de 42% dans les 5 prochaines années (au lieu de 35% initialement programmé ndlr)», nous confie le patron du Gimas. Rappelons qu’en début d’année 2018, ce taux d’intégration local était de 29%.

Cette réévaluation à la hausse du taux d’intégration s’explique principalement par la montée en gamme que connaît actuellement l’industrie aéronautique au Maroc, et qui doit déboucher sur le déploiement des écosystèmes composites et moteurs, annoncé l’année dernière par le ministre de tutelle, Moulay Hafid Elalamy, et qui sont en cours de structuration. «Le ministère a initié l’étude de ces écosystèmes parmi les écosystèmes cibles à développer dans la prochaine phase de développement du secteur», souligne-t-on au Gimas.

Ces nouveaux métiers sur lesquels les industriels souhaitent se développer, et pour lesquels le Maroc dispose de réels atouts, sont des activités à très forte valeur ajoutée.

 

Focus sur la formation et la Supply Chain en 2019

En attendant l’opérationnalisation de ces écosystèmes très prometteurs, le Gimas continue d’œuvrer dans l’animation des 4 écosystèmes déjà existants, à savoir : assemblage, EWIS (Electric Wiring Interconnected Systems), MRO (Maintenance Repair Overhaul) et ingénierie. Rappelons que ces derniers ont permis au Maroc d’attirer sur son territoire un nombre important de grands donneurs d’ordre, comme Bombardier, le Groupe Safran, EADS, Thalès, Eaton, Hexcel, Stelia, sans parler de l’écosystème Boeing dont le déploiement prévoit à terme 1 milliard de dollars de sourcing local.

Pour ces écosystèmes que l’on peut qualifier de précurseurs, l’action du Gimas s’articule autour de 4 chantiers transverses: formation, Supply Chain, facilitation et communication.

«Le GIMAS œuvre continuellement sur les chantiers du Plan d’accélération industrielle avec le ministère de l’Industrie, et axera l’année 2019 sur la formation et le développement de la Supply Chain pour le développement de la formation MRO et le Middle management, qui sont stratégiques pour nous», nous précise-t-on.

Le volet formation occupe évidemment une place centrale dans la stratégie du Gimas pour monter davantage en gamme. «La formation est l’un des principaux leviers du secteur aéronautique. À ce niveau, la création en 2011 de l’IMA (Institut des métiers de l’aéronautique) a permis d’accroître l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs», rappelle Karim Cheikh.

Le Gimas continue sur sa lancée. Le groupement a récemment signé un partenariat avec l’ISMALA (Institut spécialisé des métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire), qui dépend de l’OFPPT (Office de formation professionnelle). L’objectif est de couvrir des besoins plus spécifiques en formation, notamment pour la filière MRO, «un écosystème à très fort potentiel». 

Notons enfin que le secteur aéronautique marocain pourra savourer, une fois de plus, sa position d’acteur devenu incontournable sur l'échiquier mondial de l'industrie aéronautique, à l’occasion de la 6ème édition du Salon international «Marrakech Air Show» (24-27 octobre).

Cet événement, désormais reconnu à l'international, voit la participation de 80 pays, alors que 100 aéronefs sont exposés pour les 50.000 visiteurs attendus à cette édition 2018. Des géants de l'aéronautique comme Boeing, Airbus, Gulfstrem, Lockheed Martin, Dassault et Embraer, prennent part à l’évènement. ■

 


Un marché mondial porteur

Le marché de l'aérospatial devrait connaître une forte croissance durant les prochaines années. Selon Boeing, les besoins en nouveaux avions commerciaux sont estimés à environ 43.000 dans les 20 prochaines années.

Airbus estime que la flotte mondiale d'avions de ligne va plus que doubler au cours des 20 prochaines années, ce qui va entraîner un besoin de 37.390 avions neufs, pour une valeur de 5.800 milliards de dollars.

Selon la compagnie européenne, la flotte d'avions en service va être de 48.000 appareils à la faveur d'une croissance du trafic aérien solide de 4,4% par an.


 

A. Elkadiri

 

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