A fin août, le secteur a enregistré un chiffre d’affaires à l’export de 10,46 milliards de DH contre 9,42 milliards de DH l’année dernière.
Il compte aujourd’hui 140 entreprises employant 16.700 personnes.
Les constructeurs aéronautiques confirment leurs plans de développement au Maroc.
Par Badr Chaou
La mise en oeuvre du Plan d’accélération industrielle (PAI) (2014-2020) repose sur l’établissement d’écosystèmes industriels performants en vue de créer une nouvelle dynamique du secteur, et renforcer son positionnement à l’échelle internationale.
Ainsi, le développement accéléré du Maroc sur certains métiers mondiaux a facilité la transformation structurelle de certaines branches du secteur industriel national qui ont pu attirer plusieurs groupes manufacturiers leaders dans leurs secteurs d’activités, avec tout l’écosystème nécessaire à leurs développements dans le Royaume.
Justement, entre 1998 et 2018, la part de la branche «mécanique-métallurgique-électrique» est passée de 16% à 26%, pour une croissance annuelle d’environ 5%, selon le dernier rapport économique et financier du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration.
On constate alors que le PAI a permis de relever la qualité du profil de spécialisation économique aspiré par le pays, au profit d’activités porteuses de valeur ajoutée, dont l’aéronautique est l’un des exemples les plus éloquents.
Des acquis indéniables
Le bilan de la stratégie a globalement eu des retombées positives sur le secteur aéronautique. En moins de 15 ans, le Maroc est devenu une destination incontournable sur la carte mondiale de cette industrie. Une embellie favorisée, entre autres, par le développement des différents métiers de l’aéronautique, ainsi que par le renforcement de la présence d’acteurs internationaux.
D’après les chiffres disponibles dans le même document, ce secteur tourné exclusivement à l’international, a marqué une forte dynamique des exportations, atteignant 18% par an sur la période 2005-2018. Il compte aujourd’hui 140 entreprises employant 16.700 personnes en 2018 contre 5.700 en 2005, soit un TAAM (Taux d’accroissement annuel moyen) de 8,6%. Le secteur dans son ensemble totalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 17 milliards de dirhams pour un taux d’intégration de 38%.
A fin août, le secteur a enregistré un chiffre d’affaires à l’export de 10,46 milliards de DH contre 9,42 milliards de DH pour la même période de l’année 2018, marquant une appréciation de 11,1%.
Ainsi, tous les indicateurs sont au vert, et malgré le retrait du géant Bombardier, l’avenir du secteur semble toujours florissant.
Il est à rappeler que selon le Plan d’accélération industrielle, l’objectif à horizon 2020 est de créer 8.700 postes supplémentaires pour atteindre 31.700 nouveaux emplois dans le secteur, ainsi que de réaliser un chiffre d’affaires additionnel à l’export de 27 milliards de DH.
Un avenir prometteur
Plusieurs nouveaux investissements sont en cours, en l’occurrence les nouvelles installations dans les métiers aéronautiques de pointe, dans le sillage des projets d’investissement et d’extension qui s’inscrivent dans le cadre de l’écosystème Boeing.
L’année 2019 a, en effet, connu le démarrage de l’écosystème Boeing, avec une dizaine d’opérateurs, dont Huthinson et TDM Aerospace, qui ont pu obtenir des contrats de rang 1 (fournisseurs directs) auprès du constructeur américain. Notons que malgré les difficultés que connaît actuellement le constructeur, il confirme que l’ensemble de ses engagements au Maroc seront respectés, une autre bonne nouvelle pour les perspectives du secteur.
«En trois ans, Boeing a contacté plus de 300 fournisseurs. Nous avons identifié les capacités de l’écosystème marocain et les avons alignées sur nos catégories d’achats et nos stratégies clés pour générer une valeur maximale. Voici quelques mois, nous avons annoncé que neuf fournisseurs, directs et indirects, bénéficient déjà de ce protocole d’accord et disposent à présent de solides atouts pour être très compétitifs sur le marché aéronautique. Je peux citer, par exemple, la société TDM Aerospace pour la production, à Casablanca, de tubes et de canalisations en titane pour le 787 Dreamliner», nous avait expliqué Ihssane Mounir, vice-président senior des ventes commerciales et marketing de Boeing.
Et d’ajouter «Nous nous félicitons des efforts déployés pour atteindre l’objectif partagé par Boeing et le Royaume du Maroc, qui est de créer 8.700 emplois avec un impact économique de 1 milliard de dollars à l’horizon 2028».
Dans la même optique, Airbus continue de prêter main forte au secteur aéronautique marocain, avec la construction d’une nouvelle usine pour un investissement avoisinant les 60 millions d’euros.
Si l'on ajoute à cela des carnets de commande pleins pour les 10 prochaines années, l’avenir de l’aéronautique «made in Morocco» s’annonce radieux.