A cause de l’inflation, les pouvoirs publics ont autorisé l’importation de bovins et d’ovins pour pouvoir satisfaire la demande intérieure en viandes rouges.
L’élan va également se poursuivre pour couvrir les besoins des marchés durant la période de l’Aïd Al Adha.
Par A. Diouf
A l’approche de l’Aïd Al Adha, pratiquement tous les chefs de famille se demandent s’ils pourront se payer un mouton cette année, dans un contexte marqué par une hausse des prix sans précédent. Une inflation inédite qui a obligé les pouvoirs publics à autoriser l’importation de bovins et d’ovins pour pouvoir satisfaire la demande en viandes rouges, et en nombre suffisant de têtes lors de la fête du sacrifice, prévue le 28 ou le 29 juin prochain.
C’est ainsi que du 1er février au 17 avril dernier, 22.000 têtes de bovins et 10.000 têtes d’ovins ont été importées. Une réunion a même été organisée par le chef du gouvernement avec les professionnels de la filière des viandes rouges. L’occasion de s’enquérir des préparatifs pour l’Aïd Al Adha.
«La réunion a notamment permis de constater le bon état sanitaire du cheptel, grâce aux efforts entrepris par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en matière de contrôle sanitaire permanent du cheptel national et sa protection contre les maladies animales contagieuses», a indiqué un communiqué de la primature. Et d’ajouter que «la rencontre a également permis de faire le point sur la cadence de l’opération d’immatriculation des ovins et caprins préparés pour l’Aïd Al Adha».
Le compte n’y est pas Il en est ressorti que le compte n’y est pas ! Car l'identification du cheptel ovins et caprins destiné au sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aid Al Adha a atteint 2,25 millions de têtes actuellement, soit 33% de l’objectif de l’effectif destiné à cette occasion, selon le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Ainsi, pour couvrir les besoins du marché durant la période de l’Aïd Al Adha, le Royaume a décidé d’importer 1 million de têtes d’ovins d’Espagne. Dans ce cadre, le chef du gouvernement a appelé les professionnels à poursuivre leurs efforts pour accélérer le rythme d’importation afin de garantir la disponibilité des produits, l’approvisionnement permanent du marché national à des prix raisonnables et veiller à préserver l’équilibre de la filière.
Il a assuré que le gouvernement veillera à accompagner les professionnels à travers la prise des mesures nécessaires. Néanmoins, les tensions sur les prix risquent de se maintenir malgré les dispositifs mis en place. C’est pourquoi, «pour veiller à la stabilité des prix des viandes rouges, restaurer l’équilibre de la filière et constituer le cheptel à court terme, un contrat-programme sera signé prochainement entre le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, les professionnels et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar)», a annoncé le chef de gouvernement.
A signaler que tout le secteur de l’élevage est à l’image de la filière viandes rouges. Il est frappé de plein fouet par la flambée des prix des matières premières au niveau international. En plus, les changements climatiques, les problèmes de maîtrise des maladies et l’important nombre de petits éleveurs empêchent le développement de la filière.