Taxe carbone: de quoi parle-t-on au juste ?

Taxe carbone: de quoi parle-t-on au juste ?

Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE, également appelé taxe carbone européenne, sera activé à partir d’octobre prochain.

Qui des exportateurs marocains vers ce marché sont directement concernés par cette taxe et que fait l’Etat pour les aider ?

Finances News Hebdo a organisé un Ftour-débat sur le thème.

 

Par A. Diouf

En octobre prochain, l’Union européenne (UE) va activer son Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui vise à lui faciliter l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. L’objectif du MACF est en fait d’instituer une démarche via laquelle les biens importés dans l’UE soient couverts par une tarification du carbone équivalente à celle s’appliquant à la production de ces mêmes biens sur le territoire de l’UE, dans le cadre d’un système d’échange de quotas d’émissions. En d’autres termes, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières - également appelé «taxe carbone européenne» - permettra à l’UE d’étendre ses normes environnementales aux entreprises exportant sur son territoire.

 

L’UE a déjà son marché carbone

Les surcoûts prévus sont notamment calqués sur les cours du  système d’échange des quotas d’émissions carbone  (ETS ou SEQE), qui concerne aujourd’hui les seules entreprises implantées en Europe.  L’UE a en effet déjà mis en place un marché du carbone, qui attribue des quotas d’émissions de gaz à effet de serre aux entreprises. En cas de dépassement de ces quotas, elles doivent payer un surcoût dont le montant est défini par le marché, soit environ 87 euros la tonne de CO2 (en décembre 2022).

Une fois le MACF mis en place, les importateurs de marchandises de pays tiers seront tenus d’acheter auprès des autorités nationales des certificats, dont le prix sera indexé sur celui du CO2 au sein du marché européen du carbone. Les secteurs qui seront concernés dans un premier temps sont le fer et l’acier, l’aluminium, le ciment, l’engrais, l’électricité et l’hydrogène. Certaines marchandises comme les vis ou les boulons sont également ciblées.

 

Le Maroc joue gros

Le Maroc, dont 65% des exportations vont vers le marché européen, est directement interpellé. Pour ne pas perdre ses parts de marché, les autorités se préparent activement pour faire en sorte que le Royaume fasse partie des pays qui vont tirer profit du MACF. C’est à cet effet qu’une grande opération de généralisation des bilans carbone a été lancée par le ministère de l’Industrie et du Commerce, en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, la Fondation Mohammed VI pour l’environnement, l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

L’opération consiste notamment à accompagner les entreprises industrielles en général, et celles exportatrices vers l’UE en particulier, à faire leur bilan carbone. C'est-à-dire à quantifier les émissions de gaz (GES) générées par leurs activités de production de biens ou de services (les consommables, la consommation d’énergie, le transport, les déchets, etc.). A travers cette opération, les unités industrielles marocaines augmenteront ainsi leur compétitivité en réduisant leurs coûts grâce à la diminution des besoins en énergie, en déplacements, en consommables…

Elles réaliseront donc des économies, auront une bonne image auprès des investisseurs et des clients et, surtout, détiendront le sésame qu’il faudra montrer pour pouvoir commercer avec l’UE. C’est dans ce contexte où l’élan de décarbonation de l’industrie a été quelque peu ralenti par le Covid et par la guerre russo-ukrainienne que Finances News Hebdo a organisé le 6 avril à Casablanca, un Ftourdébat sous le thème «Taxe carbone : contrainte ou opportunité» ? 

 

 

 

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