Elargissement de l’offre digitale, déploiement de la solvabilité basée sur les risques ou encore IFRS 17. Voici quelques-uns des chantiers auxquels doivent faire face les compagnies.
Par A. Hlimi
Avant de parler des impacts réels de l'intelligence artificielle sur le secteur des assurances, il y a lieu de s’interroger d’abord sur l’offre digitale et sa démocratisation, notamment dans la branche automobile. Pour le moment, le secteur accuse beaucoup de retard sur ce volet. Il est vrai que la mise en place de l’e-constat sur le marché marocain récemment est un bon exemple de ce que peut apporter la transformation digitale au secteur.
Avec ce constat électronique, les accidents matériels sont géolocalisés, horodatés et l’information partagée avec toutes les parties prenantes en temps réel. «L’e-constat est aussi un moyen efficace de lutter contre certaines formes de fraude», s’était félicité Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR, à l’occasion des Rendez-vous de Casablanca de l’assurance. Mais la vraie révolution que tout le monde attend, est la dématérialisation des polices d’assurance.
Un sujet qui fâche, car les intermédiaires n’y trouvent pas leurs comptes, bien que certaines initiatives entreprises par les compagnies tentent de trouver un terrain d’entente pour continuer à garantir le paiement des primes au réseau de distribution. La fédération des assurances œuvre, aux côtés de l’ACAPS, pour faire aboutir ce projet de dématérialisation de l’attestation de l’assurance auto dès cette année.
«Le préalable qui consistait en la mise en place d’un référentiel national de production est achevé depuis quelques semaines et nous attendons, avec impatience, la levée des contraintes réglementaires. Certains de nos confrères africains ont déjà déployé ce projet et nous caressons l’espoir de le voir déployé au Maroc au 2ème semestre de cette année», avait indiqué Bensalah.
Contraintes réglementaires
Sur le plan réglementaire, le lancement des études de convergence pour la migration vers une solvabilité basée sur les risques et la préparation de la publication des comptes, selon la norme IFRS 17, a mis le secteur à rude épreuve ces dernières années. Et si le référentiel SBR fait peur, c’est parce qu’il aura des impacts certains sur le secteur. Il se traduira par plus d’exigences en fonds propres, un resserrement des marges de solvabilité et une accélération des rapprochements et fusions-acquisitions dans le secteur. Mais cette réforme améliorera la transparence du marché boursier et la qualité de l’information délivrée par les compagnies.
La réforme prévoit une prise en compte de l’ensemble des risques auxquels sont exposés les assureurs dans le calcul de la marge de solvabilité, ce qui devrait «réduire de manière substantielle les excédents de marge des compagnies marocaines. Toutefois, les compagnies marocaines sont assez confortables pour absorber ces chocs, en témoignent d’ailleurs les différents stress tests réalisés. La norme IFRS 17 arbore dans le même sens. «Son objectif est d’assurer que les entités présentent des informations pertinentes donnant une image fidèle de ces contrats. Ces informations serviront de base aux utilisateurs des états financiers pour évaluer l’incidence des contrats d’assurance sur la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie de l’entité», explique le cabinet Deloitte.