Inflation: LES PAUVRES, ENCORE PLUS PAUVRES

Inflation: LES PAUVRES, ENCORE PLUS PAUVRES

Depuis plusieurs jours, le chef du gouvernement et ses ministres se relaient pour tenter d’expliquer les raisons de la flambée des prix des denrées alimentaires. Sont pointés du doigt tantôt les pénuries provoquées par la guerre en Ukraine, tantôt la sécheresse, tantôt la vague de froid, tantôt les spéculateurs et autres courtiers.

L’Exécutif se défend aussi de rester inactif face au renchérissement des prix. Bien au contraire, il ne manque aucune occasion pour étaler toutes les mesures prises pour contenir la hausse des prix et préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Promettant même, au passage, un retour des prix à la normale durant les prochains jours. Mais le discours rassurant des politiques ne passe pas. Parce que, au quotidien, les citoyens sont durement impactés par la cherté de la vie.

Tomate, oignon, viande, œuf…, tous les prix ont pris l’ascenseur, et ce alors que le Ramadan approche inexorablement. La situation devenant ainsi de plus en plus intenable, particulièrement pour les ménages les plus démunis, qui ne ressentent pas du tout les effets des mesures prises par les autorités. Ils sont en effet les plus touchés par l’inflation. Ce constat a été d’abord établi par le Fond monétaire international dans son dernier rapport relatif aux travaux du livre IV publié il y a quelques jours. Selon l’institution, «l'inflation annuelle effective moyenne pour les cinq quintiles de revenu inférieurs était d'environ 10,4% par rapport à l'augmentation de 8,3% de l'indice global des prix à la consommation». 

Le dernier rapport de la Banque mondiale «Le Maroc face aux chocs d’offres», rendu public mardi 14 février, aboutit à la même conclusion. «L’inflation annuelle a été pratiquement 30% plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la population, par rapport aux 10% les plus riches, principalement en raison de l’impact de la hausse des prix alimentaires qui représentent une part plus importante de dépenses chez les ménages les plus pauvres», note la BM.

On comprend alors mieux le désarroi des ménages les plus précaires, désormais contraints à une rigoureuse arithmétique lorsqu’il s’agit de faire les courses, parce que le moindre centime est important. On comprend aussi pourquoi, de plus en plus, la colère sociale monte et s’exprime dans la rue (voir 16). Il va falloir donc que le gouvernement réagisse autrement en mettant en place des dispositifs plus impactants, susceptibles de soulager les finances des ménages. Et vite !. 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

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