Le concept «Made in Morocco» est devenu un pilier de la croissance économique et du développement socioéconomique du Royaume. Au cœur de cette dynamique, l’industrie automobile marocaine se distingue par son essor rapide et sa contribution signifi cative à l’économie nationale.
L'industrie automobile au Maroc a connu une croissance fulgurante au cours des dernières décennies. Grâce à des investissements massifs, tant nationaux qu’internationaux, le Maroc s’est positionné comme un hub régional pour la production automobile. En 2023, le Maroc a produit environ 700.000 véhicules, faisant de lui le premier producteur de voitures en Afrique. Plus de 90% de cette production sont destinés à l’exportation, principalement vers l’Europe.
Les exportations automobiles ont atteint plus de 141,76 milliards de dirhams à fin décembre dernier, affichant une croissance de 27,4% comparativement à la même période un an auparavant, selon l’Office des changes. Cette évolution est portée par l’accroissement des ventes du segment de la construction (+12,48 Mds de DH), celles du câblage (+11,32 Mds de DH) et celles du powertrain (+2,29 Mds de DH).
Un environnement attractif Le Maroc s’affirme comme une plateforme majeure de production et d’exportation de véhicules automobiles, attirant des géants internationaux. Et ce, à la faveur notamment du développement des écosystèmes qui renforce l’offre de valeur et ancre davantage le Maroc dans l’industrie automobile mondiale, tout en améliorant l’intégration et l’organisation du secteur. De même, le Maroc a investi dans des infrastructures de classe mondiale, notamment le port de Tanger Med, qui joue un rôle essentiel en facilitant l’exportation des véhicules.
Son efficacité logistique et ses capacités étendues sont des atouts majeurs pour les constructeurs automobiles. Le Royaume offre aussi une main-d’œuvre qualifiée et compétitive : l’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile (IFMIA) forme chaque année des techniciens et ingénieurs répondant ainsi aux besoins des entreprises du secteur. Le gouvernement marocain a, en outre, mis en place des politiques attractives, incluant des incitations fiscales et des zones franches pour attirer les investisseurs étrangers, à l’instar de Renault et Stellantis, deux acteurs majeurs qui dominent ce secteur. Renault Maroc en fer de lance Renault Group Maroc est dans une dynamique de développement soutenue.
En avril 2023, le groupe annonçait avoir dépassé les objectifs fixés pour fin 2023 avec un an d’avance : le taux d’intégration locale, hors mécanique, se situait à 65,2% en 2022, dépassant l’objectif de 65% prévu pour 2023, tandis que le chiffre d’affaires du sourcing local atteignait 1,86 milliard d’euros en 2022 contre un objectif de 1,5 milliard d’euros en 2023, soit une augmentation de 40% par rapport à l’année 2021. Une année 2021 durant laquelle Renault a renforcé son engagement en lançant une nouvelle phase, avec l’objectif de porter le sourcing local à 2,5 milliards d’euros d’ici 2025. À l’horizon 2030, le groupe vise 3 milliards d’euros de sourcing local et un taux d’intégration locale de 80%. Une ambition confirmée par le partenariat stratégique avec Managem pour le sourcing des matières premières, qui illustre la volonté du groupe de renforcer l’intégration locale.
Maillon stratégique de l’industrie automobile nationale, le groupe contribue à hauteur de 3% au PIB national, avec une production de 382.661 véhicules en 2023, en hausse de 9,3% par rapport à 2022. Cette performance se répartit entre les deux sites de production du groupe : l’usine de Tanger, avec 287.860 unités produites (soit une augmentation de 12,6%), et la Somaca à Casablanca, qui a fabriqué 94.801 unités. En moyenne, ce sont 1.765 véhicules qui sortent quotidiennement des lignes de production de ces deux usines. Renault Maroc se distingue également par son orientation résolument exportatrice, avec près de 90% de la production des usines de Tanger et de Casablanca destinées aux marchés internationaux. En 2023, le site de Tanger a expédié 269.515 véhicules (soit 94% de sa production), tandis que Casablanca en a exporté 74.140 (78% de sa production).
En tout, ce sont 343.652 véhicules qui ont été exportés vers 68 destinations à travers le monde. Globalement, le groupe représente à lui seul environ 70% des exportations de véhicules du pays, et les voitures «made in Morocco» constituent plus de 17% des ventes mondiales de Renault en 2022. Symbole de cette réussite, la Dacia Sandero «made in Morocco» s’impose comme le véhicule le plus vendu en Europe depuis 2017. Le succès de Renault Maroc s’accompagne aussi d’une expansion continue de son écosystème. Le nombre de fournisseurs locaux a bondi de 26 en 2016 à 87 en 2023, avec l’arrivée de 11 nouveaux équipementiers en 2023 pour répondre aux exigences de l’industrialisation de nouveaux véhicules. Par ailleurs, l’ambition de développement du groupe se reflète dans l’annonce de nouveaux projets industriels. Parmi ceux-ci, la production de la Dacia Jogger en version thermique et hybride à l’usine de Tanger, et la fabrication du Renault Kardian, futur SUV du segment B.
De plus, dans le cadre du programme Mobilize Duo, trois projets sont prévus pour le développement du segment électrique. Tous ces projets viendront renforcer l’écosystème Renault et soutenir son développement futur. Aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires de 62,5 milliards de dirhams, Renault Maroc se positionne comme la troisième entreprise du Royaume, derrière l’OCP et l’ONEE, et la première entreprise privée. Par sa croissance et ses innovations, le groupe illustre parfaitement la dynamique industrielle et économique du Royaume, affirmant ainsi sa place de leader dans le secteur automobile national et international.
Stellantis : des ambitions de développement soutenues Depuis le début de leur partenariat industriel stratégique en 2015, Stellantis et le gouvernement marocain ont œuvré ensemble pour faire de l’usine de Kénitra un site de référence au sein du groupe. Inaugurée en 2019 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette usine a rapidement dépassé ses objectifs initiaux en termes de production et de qualité. En novembre 2022, le géant automobile a décidé d’y injecter plus de 300 millions d’euros (environ 3,3 milliards de dirhams) afin de doubler la capacité de production du site et d’introduire la plateforme «Smart Car. «Ensemble, nous avons réussi à positionner Kénitra parmi les meilleurs sites industriels de Stellantis. La plateforme ‘Smart Car’ sera au cœur de notre offre de véhicules pour la région d’ici 2030, représentant 40% de notre offre de mobilité», avait déclaré à l’occasion Samir Cherfan, chief operating officer de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique. Le nouvel investissement, qui ren
force la position du Maroc en tant que plateforme industrielle automobile décarbonée parmi les plus compétitives au monde, permettra le doublement de la capacité de production du site pour atteindre 400.000 véhicules par an, auxquels s’ajouteront 50.000 objets de mobilité électrique : Citroën Ami et Opel Rocks-e. L’objectif global de Stellantis est d’atteindre une capacité de production d’un million de véhicules par an d’ici 2030, avec un taux d’intégration locale de 70%. «L’ambition mondiale de Stellantis bénéficiera du développement rapide de la région Afrique et Moyen-Orient, qui deviendra un troisième moteur pour Stellantis, aux côtés de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Nous nous engageons à offrir une mobilité propre, sûre et abordable à nos clients dans cette région», avait assuré Carlos Tavares, CEO de Stellantis. Avec les marques comme Peugeot, Citroën, Opel, Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, DS Automobiles, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Ram, Vauxhall et Free2move, Stellantis continue de renforcer sa position sur le marché international tout en soutenant la croissance économique et le développement durable au Maroc.