L’offre, qui peut être améliorée, comporte plusieurs avantages.
La garantie a permis au Maroc d’avoir un code d’assurance agricole global.
Par C. Jaidani
Le réchauffement climatique a plusieurs incidences dommageables sur l’agriculture nationale, qui doit relever le défi de la résilience. Le Maroc est soumis à un climat semi-aride. Le risque de sécheresse ou d’inondation y est omniprésent. A ce titre, l’élargissement de l’assurance agricole multirisque, dont la garantie peut couvrir plusieurs risques climatiques, est de bon augure. Pour rappel, l’Etat a signé une convention relative à ce nouveau produit, dit assurance multirisque climatique, avec la Mutuelle agricole marocaine d'assurances (MAMDA). C’est tout naturellement que les professionnels du secteur ont salué l’initiative étatique.
L’extension de l’assurance était une requête de tous les professionnels. Au Maroc, les produits existants étaient non adaptés ou du moins limités. En clair, ce produit permet aux exploitants agricoles de mener leurs travaux, tout en étant couverts contre les aléas climatiques. Cette couverture produit résultant d’un partenariat public-privé a l’avantage d’assurer la transformation d'une garantie de l'Etat en un véritable produit d'assurance, et l'extension de la couverture aux principaux risques climatiques susceptibles d’infliger d’énormes pertes aux exploitants agricoles, pénalisés, aujourd’hui, par la hausse des prix des intrants.
Les risques concernent la sécheresse, la grêle, le gel, les vents violents, la tempête et la tornade, le vent de sable et les excès d'eau. Certains agriculteurs demandent l’élargissement de la multirisque à d’autres risques et d’autres filières particulièrement capitalistiques. Même si pour certains professionnels, ce produit d’assurance constitue déjà une modernisation et une extension de l’assurance multirisque déjà existante.
Concrètement, l’offre telle qu’elle est conçue, couvre les cultures les plus pratiquées au Maroc, notamment les céréales et les légumineuses alimentaires. Dans un premier temps, le produit a ciblé une superficie de 300.000 ha qui s’est étendue au fil du temps à d’autres superficies et d’autres cultures, avec l’objectif d’atteindre un million d’hectares. La garantie a permis au Maroc d’avoir un code d’assurance agricole global, comme cela existe dans les pays les plus développés dans le domaine agricole. Pour rendre l’assurance attractive, les prix ont été bien étudiés et adaptés aux conditions des agriculteurs nationaux.
L’exploitant a la liberté de choisir le niveau qui lui convient en fonction d’une grille de tarifs. Il importe de préciser que la garantie peut être étendue également à l’invasion acridienne ou à certains parasites ravageurs. De l’avis de certains agriculteurs, l’assurance incite à développer les investissements dans les céréales ou les légumineuses. Deux cultures qui ont enregistré au fil des années une marge baissière en raison de la stagnation des prix de vente et, surtout, du renchérissement des coûts de production. Ceux-ci ont connu une flambée conséquente depuis la période postCovid-19. En définitive, les exploitants souhaitent que des packages multirisques soient mis en place à la fois pour les cultures, les locaux, le matériel et le personnel, tout en prenant en compte les différents risques susceptibles d’impacter leur activité.