En marge de la 11ème conférence mondiale du réseau des Organismes de promotion du commerce, organisée à Marrakech, Arancha Gonzalez, directrice exécutive du Centre de commerce international de Genève, est revenue, entre autres, sur l’opportunité pour les Etats de soutenir les OPC.

Finances News Hebdo : Comment les organismes de promotion du commerce peuvent-ils aider efficacement les entreprises de leur pays à mieux se positionner sur le marché international ?

Arancha Gonzalez : Sur le plan économique, le monde traverse des changements majeurs. Pour tirer profit des tendances mondiales actuelles, les acteurs devront être à même d’identifier les atouts et contraintes pour s’adapter aux mutations. La mise en place de plans d’action en faveur des PME et l’élaboration d’indicateurs de mesure et d’évaluation des programmes en la matière sont tout aussi cruciales.

F.N.H. : Quel est le plaidoyer du Centre de commerce international pour cet évènement biannuel ?  

A. G. : Tout en s’employant à diversifier leurs marchés, les pays doivent mettre à profit leur force afin d’exporter davantage. Une priorité doit être accordée à la compétitivité des PME qui représentent près de 95% du tissu économique de la plupart des Etats du monde. La promotion de la femme entrepreneur me semble être un axe prioritaire, car la mise à l’écart de la moitié de la population d’un pays n’est pas une très bonne recette pour booster les exportations ou la croissance économique.

F.N.H. : Comment le Centre de commerce international (CCI) aide les OPC à améliorer leurs différentes stratégies visant à faire décoller les exportations ?

A. G. : Le Centre de commerce international a procédé récemment à l’évaluation des actions des OPC. Il y a lieu de noter que chaque dollar investi dans un OPC génère 87 dollars additionnels à l’export et 384 dollars en termes de croissance domestique (PIB). Cela devrait pousser les gouvernements à investir davantage dans les OPC. Par ailleurs, l’organisation d’un tel évènement à Marrakech a pour but de mieux positionner le continent africain dans le commerce international. L’Afrique représente près de 75% des activités du CCI. C’est dire l’importance que nous accordons à ce continent qui affiche l’un des taux de croissance les plus élevés au monde. L’une des priorités du Centre est de mieux connecter cette partie du globe au commerce international, car notre entité est avant tout une agence de développement qui doit compenser les failles de marché par des actions et des financements à l’échelle nationale et au niveau régional. En définitive, l’autre action à souligner est l’implication du CCI pour la constitution du noyau dur du réseau des OPC des pays arabes à Marrakech, un lieu mythique pour les employés de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a vu le jour dans cette même ville.

Propos recueillis par M. D.