Avec «Une journée à la fois…» (Orion Editions, 2019), Najib Bensbia déboule en littérature de manière fracassante.
Par R.H.K
Tous les hommes sont des abîmes ; et on est pris de vertige quand on regarde dedans. Communément, le temps peut, la plus claire partie de son étendu, être amer, incisif, acerbe, mordant et autres. Là, c’est un récit qui en dit long, avec justesse, sur le rapport d’un homme, au temps.
Najib décrit un personnage qui semble inassouvi de ce qu’il a appréhendé dans sa vie, malgré les acquis et les moments de choix décisifs qu’il a dû prendre. Et ce, en croisant tout à fait une multitude d’événements et de protagonistes qui ont, tout de même, pimenté son existence d’agréables choses, dont certaines commandent encore son avenir, mais aussi de litanies dont il aurait bien voulu se passer. Najib donne un parfum de ce qui n’a pas été réparé à temps…
Aussi bien qu’il confronte le présent, Najib jette bien un œil derrière lui, en observateur averti. Autrement dit, Najib a tourné le visage vers l’arrière en soulignant ce qui a constitué sa vie jusqu’à aujourd’hui.
Najib Bensbia dresse un panorama des jouissances inutiles, mais essentielles de l’adolescence, des plaisirs et déplaisirs de la vie d’étudiant, des embarras de la vie professionnel en tant que cadre public proche des centres de prise de décision.
Au fil des chapitres, Najib donne à voir le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, balloté par les quiproquos et les contradictions qui animèrent, et qui continuent néanmoins d’enjoliver la scène politique, sociale et culturelle.
«Une journée à la fois…» est un roman trituré d’anecdotes, qui met à nu les convictions et les valeurs qui impactent les sincères questions sur la liberté, la justice, l’égalité du genre, le couple, etc.
Najib Bensbia pointe du doigt les tabous et, non seulement, critique, mais pose, malgré lui, un regard sensible sur le citoyen marocain. Certes, Najib nous appelle quand même toutes et tous à la réflexion.