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Un jour, une œuvre : Ikram Kabbaj, artiste virtuose

Un jour, une œuvre : Ikram Kabbaj, artiste virtuose

L'habilité, la justesse, la nervosité et la précision lui donnent le geste sûr quand elle s'attaque au marbre - par exemple- sur lequel le repentir est impossible.

 

Qu’elle soit tout uniment artiste-sculpteur et militante pour l’intégration de la sculpture dans les espaces publics au Maroc, Ikram Kabbaj s’évertue à dépister le matériau, à modeler la sculpture pour enfin l’enfermer à jamais souvent dans un espace public.

Ikram Kabbaj affiche une fierté de toucher à tous les matériaux, qu’ils soient de l’argile, de l’acier, du métal, marbre ou encore la pierre. C’est grâce à cette fierté que l’artiste confère à ses œuvres «aux factures inédites» sagacité et fulgurance.

Ikram Kabbaj donne toujours à voir des sculptures, non seulement desquelles on se jette dans les bras avec ferveur, mais aussi dans lesquelles on entrevoit le côté intimiste de l’artiste. L’état d’âme y est toujours transplanté avec art et manière.

Pour l’artiste, l’espace est un matériau aussi, dans le sens où la sculpture doit être bien intégrée dans le lieu qui l’accueille. Aussi, bien que l’artiste permette à son œuvre d’aller vers les gens, elle les fait venir à sa sculpture sans qu’elle ne soit déplacée. Il faut dire qu’Ikram Kabbaj travaille plutôt autour d’un espace et non contre un mur.

Tel est le cas pour «La feuille de route». Une sculpture monumentale et si aérienne. Haute de 17 mètres, elle borde l’autoroute de Casablanca, au niveau de la sortie vers l’aéroport. Qu’on l’aime ou non, elle est construite pour être visible de loin, comme un clin d’œil au conducteur, fait pour le divertir un peu sur son trajet, le réveiller dans la monotonie de la route.

Ikram Kabbaj est une artiste qui a doté le Maroc de pas moins de quarante sculptures dans différentes villes du Royaume. En rentrant au Maroc vers la fin des eighties, elle remarque qu’il y a un réel manque et vide dans le domaine de l’art public.

Sitôt, elle commença à initier des symposiums, auxquels plusieurs sculpteurs prennent part, dans plusieurs petites villes du Royaume, afin de décentraliser - un petit peu - l’art et en faire profiter les habitants de certaines villes comme Fès, Tanger, Essaouira, Taroudant et Assilah.

L’ambition est d’orner les villes de sculptures en plein air. Ainsi, si la ville devient un atelier à ciel ouvert le temps d’un symposium, c’est uniquement pour rendre la sculpture accessible à tous, qu’elle soit vraiment un art public.

La sculpture crie de présence. Certes, malgré qu’elle soit là, dans l’espace où elle a été érigée, elle ne dérange jamais.

Par R.K.H

 

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