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Sécurité routière : le défi d’une adaptation permanente

Sécurité routière : le défi d’une adaptation permanente

Le code de la route est un dispositif vivant qui doit s’aligner sur les nouveautés de la mobilité. Entretien avec Benacer Boulaâjoul, Directeur général de la Narsa.

 

Propos recueillis par C. Jaidani

Finances News Hebdo : Quels sont les enjeux de cette 4ème conférence ministérielle sur la sécurité routière ?

Benacer Boulaâjoul : Cette conférence revêt une importance capitale. Initialement prévue pour accueillir 2.700 participants, elle en rassemble finalement près de 3.000, signe incontestable de l’intérêt grandissant pour cette thématique. La présence de quelque cent ministres impliqués dans les politiques de sécurité routière atteste du poids de l’événement sur la scène internationale. Au-delà de son rôle de forum d’échange, cette rencontre constitue une plateforme stratégique où seront partagées les expériences les plus concluantes en matière de sécurité routière. Les ateliers thématiques, animés par des ministres et des experts de renom, visent à approfondir des aspects importants et à esquisser les contours de la Déclaration de Marrakech, un document de référence qui sera élaboré en collaboration avec les Nations unies. En tant que porte-voix de l’Afrique, le Maroc accorde une attention particulière au développement de la sécurité routière, d’autant que si la sinistralité tend à reculer à l’échelle mondiale, elle demeure en progression sur notre continent ainsi que dans les pays à faible revenu. L’un des axes majeurs de cette conférence réside ainsi dans le renforcement des partenariats, la levée des obstacles freinant la concrétisation des objectifs et la mise en place d’une stratégie de financement efficiente pour assurer la mise en œuvre des projets dans des conditions optimales. Il s’agit d’adopter une approche plus pragmatique, garante de l’efficacité des politiques engagées.

 

F. N. H. : Cette rencontre a été marquée par le lancement du Prix Mohammed VI de la sécurité routière. Quelle est sa portée ?

B. B. : Ce prix illustre l’engagement fort de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de la sécurité routière. Doté d’une enveloppe de 500.000 dollars, il sera attribué tous les cinq ans, à chaque édition de la Conférence ministérielle sur la sécurité routière. L’objectif est de distinguer les institutions et personnalités ayant apporté une contribution significative à l’amélioration de la sécurité routière, afin d’encourager et de dynamiser les efforts en la matière. Les initiatives primées peuvent concerner divers domaines : innovations technologiques, refonte du cadre réglementaire ou législatif, ou encore amélioration des dispositifs de sensibilisation et de prévention. Pour cette première édition, la distinction a été décernée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et au Fonds des Nations unies pour la sécurité routière. Ces deux acteurs majeurs jouent un rôle déterminant dans l’évolution des politiques de sécurité routière à l’échelle internationale.

 

F. N. H. : Quelles sont les attentes du Maroc par rapport à cet événement ?

B. B. : Cette conférence offre une tribune exceptionnelle aux acteurs marocains engagés dans la sécurité routière. Elle leur permet d’observer et d’intégrer les meilleures pratiques mises en œuvre ailleurs dans le monde, tout en mettant en lumière les avancées réalisées par le Royaume. L’objectif est aussi d’identifier les axes d’amélioration de notre plan d’action et d’affiner nos méthodes de travail. Les ateliers prévus au programme sont animés par des experts de premier plan et abordent des sujets essentiels. Ils constituent une opportunité précieuse pour enrichir les stratégies nationales et les adapter aux mutations rapides de la mobilité.

 

F. N. H. : Le chef du gouvernement a évoqué un renforcement du cadre législatif dédié à la sécurité routière. Quel est votre avis ?

B. B. : Le Code de la route n’est pas un texte figé; il doit évoluer au gré des transformations sociétales et technologiques. L’expérience a montré qu’il est indispensable de procéder régulièrement à des révisions afin de lever les entraves rencontrées sur le terrain et d’ajuster certaines dispositions aux nouvelles réalités. Aujourd’hui, les modes de mobilité connaissent une mutation accélérée. Lorsque l’actuel Code de la route a été adopté il y a près de quinze ans, certains moyens de déplacement aujourd’hui omniprésents, comme les trottinettes électriques, étaient encore inexistants. Il a fallu combler ce vide juridique. Désormais, de nouveaux usagers cohabitent sur la voie publique, et il est impératif d’intégrer ces évolutions dans le cadre législatif. Le Code de la route est un dispositif vivant; il doit s’adapter en permanence aux innovations et aux nouvelles exigences de la mobilité au niveau national pour garantir une meilleure sécurité pour tous. 

 

 

 

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