Du 22 au 27 novembre, la Biennale de la danse en Afrique fera escale à Marrakech, à l’occasion de la 15ème édition du Festival de danse «On marche». Une aubaine pour scruter un art dit chorégraphique.
Par R. K. Houdaïfa
Dans un continent en mouvement, parmi la généreuse variété de danses, la contemporaine fait plus souvent banquette qu’à son tour. Pourtant, elle est empreinte de classe, pétrie de grâce, et ses fervents s’accroissent d’une année à l’autre. En revanche, les fonds lui font cruellement défaut. Et c’est là où le bât blesse. Cela n’empêche pas de bonnes volontés de se remuer afin que la danse contemporaine africaine soit élevée au rang qui lui revient de droit.
Leur ardeur est invariablement réfrigérée par le peu d’égards que manifestent les responsables à l’objet de leur passion. Du coup, elles baissent les bras. Le mérite de la Biennale de la danse en Afrique (qui arbore cette année sa nouvelle identité après avoir été triennale) et le Festival de danse «On marche» n’en est que plus grand de ne pas lâcher prise dans leur lutte pour imposer la danse contemporaine africaine sur la scène culturelle. Fomentée en 1997, la Biennale de la danse en Afrique se veut itinérante, et reste la principale plateforme de découverte ainsi que de promotion de la création chorégraphique du continent.
Le festival «On marche» s’est assigné, depuis sa mise sur orbite en 2015, la mission de faire prendre goût au grand public à la danse. Tant que ça ? Voilà qui nous met l’eau à la bouche. Ainsi, pendant six jours, la ville ocre palpitera au rythme d'un programme riche en Master-Class, en performances artistiques dans les espaces publics ainsi qu’en représentations chorégraphiques, et ce pour le plus grand bonheur des amateurs de la danse.
Des projections de films retraçant l’histoire des danses en Afrique viendront pimenter le plateau d’activités mitonné pour cette rencontre, entre deux célébrations phares du continent : la Biennale de la danse en Afrique et le Festival de danse «On marche».
Après avoir été annulé à cause de la pandémie, puis remis aux calendes grecques dernièrement en raison des restrictions, ce rendez-vous, mené de main de maître par une pléiade d’opérateurs artistiques et chorégraphes confirmés panafricains, sera aussi l’occasion de rendre un vibrant hommage à ses pionniers. «La programmation déploiera ses branches vers l’avenir en mettant en lumière les créations de 20 jeunes chorégraphes émergents à travers le volet ‘Génération 2020', parrainée par les aînés», souligne le fondateur du festival «On marche» et directeur artistique de la Biennale, Taoufiq Izzediou. Et d’ajouter que la Biennale offrira également une plateforme quotidienne privilégiée aux créations chorégraphiques marocaines.
«Une journée à la biennale est pensée comme le parcours d’une vie de danseur, elle en suit toutes les étapes. Initiation et formation le matin, premiers pas sur scène l’après-midi avec la génération 2020 des chorégraphes émergents, et en soirée, découverte des créations de chorégraphes confirmés», détaille-t-il.
*Reconfigurée par la crise sanitaire, la manifestation mettra également l’accent sur sa présence en digital, en partenariat avec la plateforme nigériane Afropolis.