Pendant 9 jours, la quinzième édition du Festival Mawazine rythmes du monde célèbre la musique sous toutes ses coutures et sous toutes ses formes d’expression, qu’elle soit populaire ou intimiste. Compte-rendu d'un week-end plein de surprises.
Un air de fête plane sur Rabat. La très sage capitale administrative du Royaume et sa ville soeur Salé accueillent depuis vendredi 20 mai le Festival Mawazine rythmes du monde. Au menu de cette quinzaine édition, une programmation de premier plan, avec comme de coutume les plus grands artistes internationaux, marocains et arabes, qui se succèdent sur les 6 scènes du Festival. Et durant le week-end, des centaines de milliers de festivaliers ont convergé vers Rabat pour célébrer les musiques du monde entier.
Dès la première soirée, le ton était donné et des sommets ont été atteints avec deux concerts de très haute volée. Celui de Kadem Al Sahir, la mégastar irakienne de la chanson arabe, au théâtre Mohammed V, restera, à en croire les observateurs et mélomanes, dans les annales du Festival. Celui que la critique surnomme le «Kaiser» de la chanson arabe a justifié son alias avec une prestation d’anthologie, qui a envoûté les spectateurs présents. Au même moment, sur la scène OLM Souissi, une autre superstar, américaine cette fois-ci, Chris Brown en l’occurrence, produisait un show exceptionnel devant une assistance venue en nombre admirer l’enfant terrible du R&B américain.
Mais la force et l’intérêt de ce festival ne résident pas uniquement dans sa capacité à empiler les stars. Il permet, à travers une programmation riche et éclectique, de s’ouvrir sur toutes les sonorités du moment, en témoigne le très beau concert réalisé par la chanteuse et guitariste malienne Rokia Traoré sur la scène du Bouregreg.
Bref, dès le premier jour, le festival a placé la barre très haut. Et la suite ne sera pas moins passionnante avec des têtes d’affiche de très haute qualité, à l’image du Libanais Melhem Barakat et du légendaire compositeur américain, Marcus Miller.
Ce dernier a offert à son public un grand moment de musique, notamment lorsqu’il fut rejoint sur scène par deux légendes Gnaoua du Maroc, Hamid Kasri et Maalem Marchane, pour une fusion d’anthologie. Que dire aussi de Iggy Azelea, la star montante de la scène rap mondiale, qui a subjugué les spectateurs avec un spectacle d’une rare intensité. Les mélomanes les plus mystiques avaient eux rendez-vous au coeur des ruines mythiques du Chellah avec le chanteur iranien Alireza Ghorbani, pour un voyage musical des plus envoûtants.
Le concert du célèbre Haïtien, Wyclef Jean, fut le point d’orgue de la troisième journée du festival. L’ex-Fugees, lauréat de trois Grammy awards, a livré un show digne de sa réputation au cours d’une soirée grandiose qui laissera à coup sûr un souvenir indélébile aux festivaliers.
Quant à Myriam Fares, alias la Reine de la scène, elle a littéralement fait chavirer les dizaines de milliers de spectateurs venus reprendre en coeur tous ses tubes.
Et quand la star libanaise a entonné «Sawt El Hassan Inadi», enveloppée du drapeau du Maroc, c’était tout simplement l’hystérie dans les travées de la scène Nahda.
Notons que le Festival Mawazine rythmes du monde fait la part belle aux artistes marocains, puisque plus de la moitié de la programmation est consacrée aux artistes du cru :
jeunes DJ, chanteurs populaires, musiciens amazighs, rappeurs, live bands, etc. se succèdent chaque jour sur la scène de Salé pour partager leur musique et donner un aperçu de leur talent.
Amine El Kadiri