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Dialogue social : le droit de grève au cœur des discussions avec les partenaires sociaux

Dialogue social : le droit de grève au cœur des discussions avec les partenaires sociaux

Le gouvernement «a fait preuve de flexibilité pour concilier les points de vue». La mouture finale du texte de loi est censée préserver les intérêts de toutes les parties.

 

Par C. Jaidani

L'Exécutif a entamé récemment un nouveau round de discussions avec les partenaires sociaux. De nombreux points sont sur la table des négociations, comme la révision des salaires, la réforme du système des retraites et le code du travail, dont la loi organique sur le droit de grève. La dernière rencontre a été consacrée au dernier volet, qui a vu la présentation de différentes propositions émanant aussi bien des syndicats que du patronat. Younes Sekkouri, ministre de l’Intégration économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, n’a pas caché son optimisme quant à la conclusion d’un accord final prenant en considération les intérêts de toutes les parties.

«Les discussions ont pris le temps qu’il faut afin d'enregistrer des progrès tangibles. L’objectif est de trouver un compromis et une convergence de vues sur tous les aspects de la loi organique sur le droit de grève, qui est un droit constitutionnel et humain. Il est question de consolider la liberté syndicale, de préserver le droit des grévistes, des non grévistes ainsi que la liberté du travail, sans oublier l'intérêt général du pays», a-t-il indiqué devant la Chambre des représentants. Selon le ministre, «le gouvernement a fait preuve de beaucoup de flexibilité avec les partenaires sociaux afin de concilier les points de vue». Pour leur part, les syndicats présents à ce round du dialogue social sont unanimes à mettre en exergue «l’intérêt de chaque partie à trouver un terrain d’entente sur le sujet, car c’est un garant pour la stabilité sociale et aussi pour le développement économique».

«Les discussions ont atteint un stade très avancé. Nous sommes ouverts pour débattre de toutes les propositions qui peuvent préserver les droits des travailleurs. Nous sommes très attachés à défendre le droit de grève, qui est un droit constitutionnel. Nous sommes contre toute disposition qui peut restreindre ce droit ou le marginaliser. Il reste indissociable de l’action syndicale», affirme Said Khairallah de l’Union marocaine du travail (UMT). De son côté, Youssef Alacouche, membre du bureau exécutif de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), note que «le plus important est que le texte de loi organique sur la grève soit explicite et ne fixe pas de coercitions sur ce droit».

Rappelons que la promulgation de ce texte est devenue une urgence suite à la grogne sociale qui secoue le Maroc depuis quelques années. Les protestations, les sit-in et autres mouvements sont devenus de plus en plus fréquents, portant parfois un coup dur à de nombreux secteurs. La dernière grève des enseignants en est le parfait exemple. Le blocage qui en a découlé a dépassé le cadre sectoriel pour devenir une affaire nationale. 75% des grèves ont pour origine le manque de dialogue. Si un cadre juridique bien ficelé est mis en place, il serait possible d’éviter plusieurs conflits sociaux. C’est dans ce sens que le patronat milite pour l’institution d’une loi cadre sur le droit de grève.

«Les discussions se passent dans un climat serein, de responsabilité et de respect. Nous avons franchi plusieurs étapes et le terrain est maintenant balisé pour conclure un accord historique. Nous avons pu dépasser quelques divergences pour l’établissement d’une mouture finale», explique Hicham Zouanate, président de la Commission sociale de la CGEM. Mettant en relief l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le sujet, Zouanate affirme que cet avis a pris en considération le fait que l’exercice de ce droit touche les droits et les intérêts individuels, collectifs, sociétaux et socioéconomiques de différentes parties, tout en capitalisant sur les acquis du Maroc dans le domaine des droits et des libertés et sur l’expérience historique et managériale. 

 

 

 

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