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Confinement : Regards croisés de deux adolescents

Confinement : Regards croisés de deux adolescents

Le témoignage de deux adolescents portant sur l’impact du confinement sur leur quotidien respectif est édifiant et montre parfois leur degré de maturité.

 

Le confinement n’a pas été un long fleuve tranquille pour beaucoup d’adultes encore moins pour les adolescents qui subissent un chamboulement aussi bien au niveau morphologique que psychique. Faudrait-il rappeler que pendant l’adolescence, les jeunes forgent leur personnalité grâce au contact avec leurs amis et camarades de classe. Le confinement obligatoire, une conséquence de l’état d’urgence sanitaire au Maroc, a donné un coup d’arrêt aux activités des adolescents.

Ce qui n’a pas été sans conséquences sur le moral et le bien-être de beaucoup de jeunes. Le témoignage de deux adolescents afférent à l’impact du confinement sur leur quotidien respectif est édifiant et montre parfois leur degré de maturité.

Témoignages à cœur ouvert

«Pour moi, ça a été assez difficile parce que le fait de vivre dans un endroit privé de réalité ou de voir cette ambiance assez négative et pesante autour de moi, c’est assez inquiétant. Mais j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai été patiente. De plus, le fait que les autorités anéantissent notre espoir à chaque fois, en retardant la date du déconfinement, a été très dur à vivre, mais bon, c’est pour notre bien», confie Amine Benyahia, un adolescent casablancais. Notre deuxième interlocutrice, Sara El Fahli, jeune lycéenne, a visiblement moins souffert du confinement.

«Ces derniers mois de confinement ont été assez faciles à vivre pour moi parce que j’ai été très occupée par mes cours, mes activités et mes révisions. Les annonces des autorités sont en faveur de notre sécurité pour lutter contre cette pandémie, donc je sais que chacune des instructions données est absolument nécessaire si on veut surmonter les circonstances actuelles», assure-t-elle.

La jeune poursuit: «Je me sens bien et sereine, parfois anxieuse lorsque je me demande comment seront nos vies après le confinement pour nous tous. Je pense qu’il est important d’être bien entouré, de beaucoup s’occuper et de prendre du temps pour soi, pour que cette épreuve soit moins déstabilisante».

L’impératif de gagner la «guerre»

Amine est bien conscient de la dangerosité de la pandémie du coronavirus qui sévit au Maroc. «Je suis dans un état d’esprit de solidarité parce que c’est une guerre que l’on doit gagner ensemble» soutient-il. Et de souligner : «Au niveau individuel, chacun doit donner du sien parce que finalement ce n’est que comme ça que l’on verra les bénéfices collectivement. Afin de me donner plus de courage, je me dis que c’est un moment historique que j’ai la «chance» de vivre».

Voir le bon côté des choses

Notre premier interlocuteur n’y va pas par quatre chemins : «Les adolescents vivent mal le confinement», reconnaît-il. Et d’expliquer : «L’adolescence est le moment où on se crée une personnalité grâce au contact avec les autres. Donc être privé de tous ses amis, ce n’est pas évident». Il affirme également se battre pour garder le contact avec ses amis grâce aux différents moyens de communication.

Sara est a contrario visiblement très à l’aise avec le confinement. «Chaque adolescent vit le confinement d’une façon différente. Pour certains, c’est très difficile de ne plus sortir et de ne plus voir ses amis, tandis que pour d’autres c’est beaucoup plus facile. Je me mettrai personnellement dans la seconde catégorie», révèle-t-elle. La jeune fait également savoir qu’elle s’adapte rapidement à toutes les situations, surtout qu’elle n’a pas vraiment le choix en l’état actuel des choses.

«Il faut savoir être patient, cela ne va pas durer éternellement et on reverra tous nos proches bientôt (en respectant les règles de distanciation sociale, port de masque, etc.)», conseille-t-elle. Amine voit aussi le bon côté des choses puisqu’il estime avec le recul que le confinement lui a permis de maigrir et de mieux se connaître.

Quant à Sara, elle tire une leçon pleine de perspicacité de cet épreuve : «les enseignements que je tire de cette crise sont que les personnes qui peuvent être sous-estimées dans la société, sont les plus importantes en réalité, spécialement dans des conditions aussi graves que celles que nous traversons» .

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