Le chanteur algérien Idir, ambassadeur de la chanson kabyle à travers le monde, est parti chanter dans l’au-delà, à l'âge de 70 ans, ce samedi 2 mai à Paris, suite à une longue maladie.
Idir, Hamid Cheriet de son vrai nom, a pour longtemps évoqué dans ses chansons le pays des hommes libres : le pays berbère. Une identité qu’il n'a cessé de défendre toute sa vie durant. Ces chansons sont un hymne à la liberté, la justice et l’égalité. Il aura été, de son vivant, l’incontournable héros de la musique kabyle, et un apôtre de la diversité.
Enfant de la Kabylie, né en 1949 à Ait Yenni, il grandira bercé par les chants de son terroir. Ceci dit, il ne se destinait pas à la musique, il étudia la géologie avant que ces talents de chanteur ne soient découvertes sur Radio Alger en 1973. Presque un hasard, puisqu’il remplaçait alors la chanteuse Nouara pour laquelle il avait écrit cette chanson, une douce ballade inspirée d’un conte kabyle. Alors qu’Idir effectue son service civil, sa chanson pérégrine et son succès dépasse les frontières de son pays. Trois ans plus tard la vava inouva (Ô mon père Inouva), titre culte, fait le tour du monde.
Après s'être installé en France, il sort son premier album qui porte le nom de sa chanson totem, celle qui le révéla : «A Vava Inouva». En 1979, il sort «Ay Arrac Ney» (Et les jeunes). Après une longue période sans apparition sur scène, sa carrière est relancée, en 1993, avec un album : «Les chasseurs de lumières». Puis se succèdent Identité (1999) dans lequel il collabore avec des artistes comme Manu Chao, ou encore Zebda ; «Deux rives, un rêve» (2002) et «La France des couleurs» (2007), un album qui arrive au cœur de la polémique électorale sur l’immigration. En 2013, il signe «Idir» puis «Ici et ailleurs», en 2017. Plus récemment il avait collaboré avec Charles Aznavour ou encore Francis Cabrel. Idir est devenu au fil du temps l'ambassadeur de la culture berbère.
Par R.K.H