Développement Durable au Maroc : L'importance de la protection de la biodiversité

La Stratégie nationale de développement durable (SNDD) qui constitue l’une des principales feuilles de route du Royaume en matière de politiques publiques pour la protection de l’environnement à l’horizon 2030, accorde une place centrale à la préservation de la biodiversité.

Faudrait-il rappeler d’emblée que le Maroc abrite une biodiversité riche tant au niveau de la faune, de la flore que des écosystèmes. Ce qui lui confère la 2ème position en Méditerranée, avec plus de 24.000 espèces d'animaux et 7.000 espèces de plantes.

Ceci dit, des périls pèsent sur cette richesse incommensurable. En effet, ce sont près de 600 espèces d’animaux et 1.700 espèces végétales qui sont menacées d’extinction au Maroc. Au registre des principales causes, il y a lieu de citer la pression démographique, l’urbanisation, les pratiques agricoles inadaptées, la déforestation et le surpâturage.

A cela s’ajoutent la pollution, la surpêche, le développement des infrastructures de transport, le tourisme de masse, les incendies, le braconnage et les espèces invasives.

A l’évidence, le changement climatique est également à l’origine de la dégradation de la biodiversité. La diminution des précipitations (-4% entre 2000 et 2009) ainsi que l’allongement et la fréquence de la sécheresse seraient de nature à réduire la productivité des écosystèmes.

Développement Durable au Maroc : 7.830 espèces marines

En matière de diversité biologique marine, le Royaume n’a pas grand-chose à envier à beaucoup de pays. Pour cause, d’après les chiffres officiels, l’on dénombre plus de 7.830 espèces marines. Le Maroc se positionne ainsi comme le premier exportateur de poissons en Afrique et le premier producteur de sardines au monde. Ces atouts ne doivent nullement occulter des réalités qui appellent à davantage de vigilance en matière de protection de la diversité biologique marine. En effet, la surpêche exerce une pression importante et entraîne une réduction des quantités produites et une menace pour les ressources halieutiques.

Développement Durable au Maroc : Contrecarrer la menace

Conscient des périls qui guettent les espèces marines, source de richesse, le Maroc a mis en place des solutions afin de préserver sa biodiversité, tout en réduisant les menaces qui pèsent sur elle. Un Comité national de la biodiversité, qui n’est autre que l’organe de coordination et de concertation entre les départements et institutions concernés, a vu le jour. Une Stratégie nationale et un Plan d’action pour la biodiversité ont été adoptés. Le but recherché étant de répondre aux besoins nationaux en matière de conservation et d’utilisation rationnelle et durable de la biodiversité. Ceci dit, les autorités compétentes sont conscientes de la nécessité d’actualiser la Stratégie ainsi que le Plan d’action dans l’optique d’intégrer les nouvelles donnes. ◆

Développement Durable au Maroc : Encadré - Création de trois aires marines protégées

La gestion de la biodiversité se caractérise par l’implication de plusieurs parties prenantes. Ce qui légitime la mise sur pied d’une structure de coordination centrale pour plus d’efficacité quant à la sauvegarde et la préservation des richesses naturelles. Au-delà de cette nécessité, il est de bon augure de constater que le Royaume s’est doté d’une stratégie de développement d’un réseau d’aires marines protégées (AMP). Ce réseau d’AMP-Pêche contribuera à la préservation des ressources, à la réhabilitation des écosystèmes marins et à la durabilité de la pêche artisanale. Concrètement, il existe trois AMP pilotes étalées sur 750 km2 (Alboran, Massa, Mogador). En définitive, les efforts déployés ainsi que les chantiers en cours devraient entre autres, permettre de mieux connaître les ressources des espèces et protéger les aires marines, tout en conciliant l’impératif de la conservation et celui de la valorisation.

par M.D