Hani Salem Sonbol, CEO de la Société internationale islamique de financement du commerce
L’accord signé entre la Société internationale islamique de financement du commerce et Afreximbank dote d’une enveloppe de 500 millions de dollars le programme Arab-Africa Trade Finance & Promotion Program.
Le point avec Hani Salem Sonbol, CEO de la Société internationale islamique de financement du commerce.
Propos recueillis par M.D
Finances News Hebdo : Qu'est-ce qui a motivé l'organisation par l'ITFC du cycle de formation sur les défis du commerce international, au profit de fonctionnaires relevant d’administrations publiques et du secteur privé, issus de 15 pays dont les Îles Comores et le Maroc ?
Hani Salem Sonbol : La Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), membre du Groupe de la Banque islamique de développement (BID), et ses partenaires le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique (MICEVN) et le Groupe Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) ont, en effet, organisé un cycle de formation, de neuf jours, intitulé «Les échanges régionaux dans le commerce mondial», dans le cadre du programme «Arab-Africa Trade Bridges (AATB)».
Ce programme de formation est destiné à répondre aux besoins d’évolution des métiers liés au commerce international qu’engendre la libéralisation des échanges au niveau mondial.
La formation, d’une durée de neuf jours, s’est articulée autour de deux modules : ‘Cadre conceptuel et institutionnel du commerce international’ et ‘Les pratiques du commerce international’.
La formation a abordé, entre autres, la compréhension du macro-environnement du commerce international et des défis liés aux nouvelles tendances commerciales et au cadre réglementaire et institutionnel du commerce, les pratiques modernes de logistiques portuaires et douanières, avant de s’achever par une visite des installations portuaires de Tanger.
Cette approche holistique permet aux fonctionnaires relevant d’administrations publiques et d’organismes servant le secteur privé, de mieux appréhender les enjeux des échanges régionaux au sein d’un commerce mondial à la concurrence intensifiée, dans un but final d’accroissement de leur compétitivité.
F.N.H. : Quelles ont été les raisons qui ont présidé au choix du Maroc pour abriter ce cycle de formation ?
H. S. S. : Le programme Arab-Africa Trade Bridges (AATB) est initié en collaboration avec le Royaume du Maroc, réunissant de nombreux pays, institutions et donateurs.
Le Programme, lancé en 2017 au Maroc sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ambitionne de promouvoir les flux commerciaux et des investissements entre les pays africains et arabes, de soutenir le financement du commerce et l'exportation et d’améliorer les outils de renforcement des capacités relatives au commerce.
Le cycle de formation «Les échanges régionaux dans le commerce mondial» étant entièrement lié au programme AATB et de par les liens de collaboration étroits entre ITFC et le Royaume du Maroc, il a donc été logique de faire le choix de Casablanca pour recevoir les 19 participants de 15 pays d’Afrique.
F.N.H. : Pourquoi avoir placé le cycle de formation sous le thème : «Les échanges régionaux dans le commerce mondial»?
H. S. S. : Ce cycle de formation «Les échanges régionaux dans le commerce mondial» a été conçu dans le but d’améliorer les outils de renforcement des capacités relatifs au commerce, notamment dans le secteur des infrastructures et des transports.
A cet effet, les défis que pose la mise en œuvre de l’Accord de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECA), incitent l’ITFC, à travers le programme AATB, à développer des programmes dédiés à améliorer les capacités des acteurs actifs dans le commerce international en Afrique.
F.N.H. : Quel bilan faites-vous à ce jour du programme «Arab-Africa Trade Bridges ?
H. S. S. : Le programme AATB joue le rôle d’une plateforme dynamique pour inclure des éléments de développement et de coopération entre les partenaires arabes et africains pour servir l’objectif d’intégration économique dans divers secteurs tels que l’agriculture et les agro-industries, les produits pharmaceutiques, les infrastructures et les transports, la pétrochimie, les matériaux de construction et la technologie.
Dans le cadre de la promotion de partenariats pour la conception de produits financiers destinés à soutenir le commerce et l’investissement, l’accord signé entre l’ITFC et la Banque africaine d’import et d’export (Afreximbank) dote d’une enveloppe de 500 millions de dollars l’Arab-Africa Trade Finance & Promotion Program (AATFPP).
Cette initiative est un programme de financement et de promotion du commerce arabo-africain, lequel vise à renforcer la coopération commerciale entre les pays africains et arabes ainsi que l’intégration économique arabo-africaine, tout en facilitant le financement du commerce et le soutien à l’investissement entre ces pays.
Les principales caractéristiques de l’AATFPP comprennent des mécanismes de financement et des solutions commerciales intégrées pour soutenir les petites et moyennes entreprises, des programmes communs de renforcement des capacités, un soutien à l’accès aux marchés et une coopération technique pour la facilitation des échanges.
Dans le cadre de la création d’emplois, les activités des réunions des exportateurs et des importateurs lancées par le programme AATB visent à créer des opportunités à travers la mise en relation directe entre les exportateurs et les importateurs pour renforcer les partenariats commerciaux, combler les obstacles liés au commerce et augmenter les flux commerciaux et d’investissement entre les pays arabes et les pays africains.
Dans ce contexte, plusieurs manifestations ont eu lieu, notamment la réunion des exportateurs et importateurs dans le secteur pharmaceutique en Côte d’Ivoire (2017), en République Arabe d’Égypte (2018) et au Sénégal (2019) et la rencontre des exportateurs et importateurs dans le secteur alimentaire en République Arabe d’Égypte (2018) et aux Émirats Arabes Unis (2019).
Les réunions susmentionnées ont vu la participation active du secteur privé de 18 pays africains et de 10 pays arabes. La valeur des transactions négociées au cours des activités susmentionnées ont atteint environ 250 millions de dollars américains (190 millions de dollars américains pour les produits pharmaceutiques et dérivés et jusqu’à soixante millions de dollars américains dans l’agro-alimentaire). ◆