Le Maroc est un "leader mondial des Partenariats Public-Privé (PPP) et un modèle en la matière", a affirmé, jeudi à Rabat, le président de la Banque islamique de développement (BID), Bandar Hajjar, lors du 2ème Forum du PPP, organisé sous le thème "Des efforts communs pour des objectifs communs".
"Le Maroc est un leader mondial des PPP, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables et des villes vertes", a souligné le président de la BID à l'ouverture de ce Forum placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, ajoutant que le Royaume, avec son bilan positif dans ce domaine, devrait être considéré par tous comme un "modèle et une référence afin de reproduire son expérience" dans les autres pays membres de la BID.
M. Hajjar a, en outre, indiqué que ce Forum constitue une occasion propice pour promouvoir le dialogue entre décideurs, entreprises et le secteur public sur les avantages et les solutions offerts par les PPP, assurant à cet égard que des PPP bien conçus conduisent généralement à des rendements socio-économiques plus élevés que le modèle traditionnel des marchés publics.
Le PPP est un domaine dans lequel la BID joue un rôle de chef de file et de teneur de marché, a-t-il fait savoir, relevant que ce domaine est un pilier central du nouveau modèle de prestation de la Banque qui oriente les ressources vers l'amélioration de la compétitivité des pays dans les secteurs stratégiques dans lesquels ils ont et peuvent bâtir un avantage comparatif mondial.
La BID s'attache tout particulièrement à promouvoir les PPP et à apporter son assistance à leur mise en œuvre en tant que source alternative d'investissement dans les infrastructures, a-t-il dit, faisant remarquer que, depuis sa création, la BID a soutenu des projets PPP dans ses 57 pays membres pour plusieurs milliards de dollars particulièrement dans les secteurs des services publics, financier, des mines, de l'énergie et de la santé.
"Le Maroc est l'un des principaux bénéficiaires des projets PPP de la BID et il est essentiel que nous partagions notre leadership avec le Royaume afin d'obtenir de meilleurs résultats globaux pour les projets PPP et d'encourager l'échange de connaissances clés et de politiques innovantes entre les pays membres", a-t-il insisté.
M. Hajjar s'est dit convaincu, qu'eu égard au leadership et du succès exemplaires du Maroc en matière de PPP, le Forum engagera une réflexion inestimable et une impulsion renouvelée pour aider à résoudre les défis mondiaux du développement.
Pour sa part, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a indiqué que le choix du Maroc pour accueillir cet important Forum est une consécration de l'expérience marocaine dans le domaine des PPP, à un moment où le Royaume mène une réflexion profonde sur un nouveau modèle de développement et sur les possibilités de renforcer la contribution du secteur privé aux projets d'infrastructures.
Le Maroc, selon le rapport 2016 de la CNUCED sur le développement économique en Afrique, est le deuxième pays du continent en ce qui concerne les PPP dans le domaine des infrastructures avec un financement global de 27,5 milliards de dollars, a rappelé M. Benchaâboun, notant que le partenariat entre les secteurs public et privé marocains ne date pas d'aujourd'hui mais remonte aux années 1900.
Le recours aux PPP procède de la conviction du Maroc que ce mécanisme permet de doter le pays d'infrastructures de qualité et de bénéficier des capacités de financement, de gestion et d'innovation du secteur privé, a souligné M. Benchaâboun, également gouverneur de la BID.
Après avoir mis l'accent sur les avantages offerts par les PPP, le ministre a noté que la réussite de ces partenariats dépend en grande partie de la qualité de préparation en amont des projets, de la rigueur et de la transparence en matière d'octroi des contrats et de la mise en adéquation entre les attentes des citoyens et les secteurs public et privé en ce qui concerne la qualité des prestations sans oublier l'importance de l'optimisation des dépenses et de la rentabilité du capital et de l'investisseur.
Pour renforcer le recours à ce type de partenariat, il est nécessaire de mettre en place un cadre institutionnel et organisationnel adéquat et transparent qui permet d'inciter davantage les investisseurs privés à contribuer aux projets structurants et stratégiques du pays, a-t-il plaidé.
C'est dans ce sens que la loi 86-12 relative aux contrats de partenariat entre les secteurs public et privé a été promulguée, a-t-il expliqué, relevant que ce texte, entré en vigueur en 2015, fait aujourd'hui l'objet d'actualisation en vue d'enrichir ce système et le rendre plus attractif et souple.
Le 2ème Forum du Partenariat Public-Privé rassemble un parterre d'experts de renommée internationale, de responsables gouvernementaux et d'investisseurs privés pour débattre des moyens d’améliorer l’environnement juridique et institutionnel des PPP, notamment sur le continent africain.
Les travaux de cette rencontre s'articulent autour de plusieurs tables rondes portant sur diverses thématiques ayant trait au potentiel des PPP à façonner les villes futures, à la création d'un environnement propice aux PPP dans les infrastructures sociales (santé et éducation) et aux mécanismes innovants pour les PPP.
MAP.