Certaines PAM, comme la lavande, assurent un revenu pour les exploitants dix fois supérieur à celui des céréales.
- La production annuelle ne dépasse pas 33.000 tonnes, alors que les études font état d’un potentiel de pas moins de 100.000 tonnes.
- La valeur des exportations peut être doublée d’ici 2030.
La richesse de la diversité naturelle et géographique du Maroc lui permet de produire une large famille d’espèces végétales. La filière des plantes aromatiques et médicinales (PAM) bénéficie de cette diversité avec la présence de pas moins 800 espèces endémiques. Un potentiel important qui le place en deuxième position dans le pourtour méditerranéen, après la Turquie.
L’intérêt pour les agriculteurs de niche est palpable à plusieurs niveaux. Il s’agit d’abord d’une bonne alternative pour les exploitants soucieux de diversifier et d’améliorer leur revenu, sachant que la valeur ajoutée de ces cultures est bien supérieure à celle des plantes conventionnelles, si l’on pend en considération les charges engagées.
Par ailleurs, ce secteur peut donner des résultats tangibles dans les régions enclavées ayant un rendement agricole faible, comme c’est le cas dans les zones montagneuses ou sahariennes.
Toutefois, force est de constater que malgré ses atouts, la production annuelle des PAM ne dépasse pas les 33.000 tonnes, alors que les études font état d’un potentiel de pas moins 100.000 tonnes. Si toutes les conditions sont réunies, la production pourrait même atteindre les 200.000 tonnes.
Les PAM présentent des perspectives de développement prometteuses en matière d’exportation. Les quantités exportées ont connu un essor remarquable ces 15 dernières années, passant de 67 millions de DH en 2002, à près de 280 millions de DH en 2017. Selon certains spécialistes, les exportations de PAM pourraient atteindre 500 millions de DH à l’horizon 2030.
Les volumes exportés sont destinés essentiellement au marché européen avec une part de 68%. Mais d’autres pays s’intéressent aux produits marocains comme le Japon, la Chine, le Canada et les Etats-Unis.
A noter que le romarin est le produit le plus demandé avec une part des PAM exportées de 63%, suivi du Thym avec 24%. Plus de 50% de ces exportations concernent le secteur alimentaire (caroubier, épices, arômes ...), alors que 35% sont destinés à la parfumerie et la cosmétique, contre environ 5% exploités pour leurs propriétés médicinales. Le Plan Maroc Vert veut donner une nouvelle impulsion à l’activité. Il est question de soutenir les associations et les coopératives opérant dans la filière et de développer la production et le circuit de commercialisation. ■
2% seulement de PAM sont de type cultivées
La quasi-totalité des plantes aromatiques et médicinales au Maroc pousse de manière spontanée: la part des plantes cultivées ne dépasse pas les 2%. En d’autres termes, la cueillette reste le principal mode de production. La première catégorie regroupe des plantes comme le thym, le romarin, le caroubier, la menthe pouliot, l’origan, l’arganier et les feuilles de laurier.
La deuxième catégorie regroupe des plantes comme le géranium, la lavande, la rose, le jasmin, la verveine, la menthe et le safran. Il s’avère nécessaire d’encourager les plantes cultivées, afin de maîtriser la chaîne de valeur, et d’honorer des contrats d’exportation.
Par Charaf Jaidani