Le marché actions boucle un septième mois dans le rouge.
La perte annuelle se chiffre à près de 9%.
La saison des résultats semestriels est close. Et la récolte n’a rien d’exceptionnel. Cette semaine, sous une dernière déferlante de publications mal accueillies - la plupart de mauvaises factures -, le marché casablancais a bouclé le mois dans le rouge. C’est son septième mois de baisse consécutive.
La masse bénéficiaire des composantes du Masi s’est dégradée de 3,6%, contre une croissance de 8% enregistrée sur les comptes de l’année dernière.
En situant le marché dans ce contexte de post-résultats, cet écart des profits de la cote justifierait la baisse du marché actions, lequel perd près de 9% depuis le début de l’année, toutes choses égales par ailleurs.
Des analystes insistent sur le fait que ces résultats ressortent en ligne avec leurs prévisions, voire sont supérieurs. Et que seuls quelques groupes représentant à peine 11% de la capitalisation boursière du marché ont affiché des réalisations négatives sur le premier semestre, altérant de fait le moral des investisseurs.
Pour leur part, les volumes se sont améliorés cette semaine. Nous comptons 816 MDH de flux transactionnel, en nette appréciation comparativement aux semaines passées. Notons que plus de la moitié des volumes a changé de mains en clôture mensuelle (séance du 28 septembre).
Des raisons d’espérer…
Les actifs des marchés émergents, notamment les actions, devraient rebondir au quatrième trimestre après une phase de lourdes pertes depuis le début de l’année, a récemment estimé le géant américain de la gestion d’actifs BlackRock.
«Nous voyons un potentiel de rebond, en particulier pour les actions», écrit un responsable de la stratégie chez BlackRock Investment Institute, citant à l’appui la bonne résistance de l’économie chinoise et la solidité des éléments fondamentaux des marchés émergents.
Rappelons que les investisseurs étrangers ont quitté les marchés émergents et les Frontiers pour des raisons évidentes de couple rendement/risque, plus avantageux sur les produits de taux aux Etats-Unis. La Bourse de Casablanca a naturellement été affectée par ce mouvement de désengagement en milieu d’année. Maroc Telecom, Marsa Maroc, Attijariwafa bank, Cosumar, BMCE Bank, BCP ou encore Addoha étaient les principales valeurs vendues par ces opérateurs étrangers. Ainsi, un retour du cash en ce quatrième trimestre sur notre marché national serait favorable à sa visibilité, et surtout au moral des troupes.
Éléments graphiques
Evolution de l'indice Masi depuis le début de l'année
Les derniers rebonds enregistrés ont permis à l’indice d’atteindre la résistance des 11.200 - 11.300 points. Mais, à ce niveau, les haussiers n’ont pas trouvé suffisamment de relais, ni de conviction pour dépasser ce seuil. Depuis, les indicateurs techniques se sont relâchés, signalant l’arrêt de la correction haussière. Sans écarter d’autres rebonds de faible amplitude à court terme, l'avis reste négatif sous 11.200 points, avec des supports à 10.800, puis 10.500 points en perspective sur un horizon de quelques mois. ■
Y.S