◆ Les émissions mondiales sont restées inchangées à 33 gigatonnes en 2019, alors même que la croissance mondiale a progressé de 2,9%.
◆ Les émissions du secteur de l’énergie dans les économies développées sont descendues à des niveaux qui n’avaient pas été vus depuis la fin des années 1980.
Par : Momar Diao
Les défenseurs de l’environnement ont de quoi se réjouir. Les dernières informations rendues publiques par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) tranchent d’une certaine manière avec les données pour le moins inquiétantes sur l’état de la planète fortement dégradée par les conséquences du réchauffement climatique.
«Les émissions de CO2 liées à l'usage de l'énergie sont restées stables dans le monde en 2019, grâce au développement des énergies renouvelables dans les économies développées», a fait savoir récemment l’AIE, basée à Paris. Faudrait-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? D’autant que les prescripteurs de l’audace des gouvernements en matière de protection de l’environnement s’attendent plutôt à un repli des émissions de CO2 qu’à une stagnation. Il convient de rappeler que le secteur de l'énergie est responsable à 80% des émissions de gaz à effet de serre. D’où l’urgence pour les pays, à l’instar de ce que fait le Royaume, de miser sur les énergies renouvelables afin de lutter efficacement contre le changement climatique.
33 gigatonnes de CO2 en 2019
«Après deux années de croissance, les émissions mondiales sont restées inchangées à 33 gigatonnes en 2019, alors même que l'économie mondiale augmentait de 2,9%», observe-t-on du coté de l'AIE.
Cette situation est à relier à la baisse des émissions provenant de la production d'électricité dans les économies avancées, grâce au rôle croissant des sources renouvelables (éoliennes et solaires), au passage du combustible du charbon au gaz naturel et à la production accrue d'énergie nucléaire.
Les autres facteurs qui auraient contribué à cette baisse sont, entre autres, un temps plus doux dans plusieurs pays et un ralentissement de la croissance économique dans certains marchés émergents. «Nous devons maintenant travailler dur pour nous assurer que 2019 restera dans les mémoires comme un pic définitif des émissions mondiales, et pas seulement comme une nouvelle pause dans la croissance», dixit Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE.
Et d’ajouter : «Nous avons les technologies énergétiques pour le faire et nous devons tous les utiliser». A noter que l'AIE est en train de constituer une grande coalition axée sur la réduction des émissions englobant les gouvernements, les entreprises et les investisseurs, avec un véritable engagement à relever le défi climatique.
Quand les USA font preuve d’exemplarité
A en croire l’Agence qui fédère 30 pays membres de l’OCDE, les émissions du secteur de l’énergie dans les économies développées se sont repliées à des niveaux qui n’avaient pas été vus depuis la fin des années 1980. Une époque où la demande d’électricité était d’un tiers inférieure à celle d’aujourd’hui. A titre d’exemple, les Etats-Unis ont ainsi enregistré la baisse la plus importante, avec un recul de 2,9% soit 140 millions de tonnes de CO2 en moins. Les émissions se sont repliées de 5% dans l’UE (-160 millions de tonnes). Une première mondiale est également à souligner en 2019. Le gaz naturel a produit plus d’électricité que le charbon pour la première fois. Notons enfin que les émissions du Japon ont reculé de 4% après le récent redémarrage des réacteurs nucléaires. L’ensemble des baisses d’émissions de CO2 de la part des pays précités suscite de l’optimisme auprès de l’AIE.