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Le Maroc pourrait passer d’importateur à exportateur d’électricité dès 2019

Le Maroc pourrait passer d’importateur à exportateur d’électricité dès 2019

 

- A fin 2017, le taux de pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique a atteint 34%.

- Les importations d’énergie baisseront de 59% en 2018 par rapport à 2017 pour s’établir à 2.430 GWh.

 

 

Le développement des énergies renouvelables, le Maroc en a fait une priorité nationale. En se fixant l’objectif ambitieux de porter la part de la capacité électrique d’origine renouvelable à 42% à l’horizon 2020 et à 52% en 2030, le Royaume fait d’une pierre deux coups : d’une part, il répond à ses besoins grandissants en électricité, et d’autre part, il augmente ses capacités d’exportations électriques vers l’Europe.

A fin 2017, le taux de pénétration des énergies renouvelables dans le mix d’énergie électrique a atteint 34% avec une capacité installée de plus de 2.840 MW. Autant dire que l’objectif 2020 est sur la bonne voie.

Grâce à cette capacité additionnelle, la dépendance vis-à-vis de l’extérieur a nettement diminué. Selon le ministère de l'Energie, des Mines et du Développement durable (MEM) que nous avons contacté, les importations d’énergie baisseront de 59% en 2018 par rapport à 2017 pour s’établir à 2.430 GWh d’ici la fin de l’année. La demande en électricité serait ainsi satisfaite à hauteur de 6,2% par le recours aux importations à partir de l’Espagne, contre 16% en 2016. Ce qui devrait se traduire par une baisse de la facture énergétique et, in fine, un allégement du déficit commercial.

La politique énergétique, fondée essentiellement sur le développement des énergies renouvelables, commence donc à payer. L’enjeu aujourd’hui est de passer du statut de pays importateur à celui d’exportateur d’électricité. Il faut donc capitaliser sur le potentiel de la production électrique renouvelable pour s’imposer sur l’échiquier européen.

«En 2019 et au-delà, le système électrique national pourrait être aussi bien  importateur qu’exportateur, en fonction des aléas des énergies renouvelables et de l’hydraulicité, et selon l’opportunité économique d’importer ou d’exporter l’énergie électrique vers le marché espagnol», nous précise-t-on du côté du MEM.

Mais pour y arriver, il faudra d’abord renforcer les infrastructures d’interconnexion électrique qui relient les deux continents.

A ce propos, l’étude de faisabilité d’une troisième ligne, d’une capacité de 700 MW avec l’Espagne, et de 1.000 MW avec le Portugal, est en cours. Elles viendront ainsi renforcer les deux lignes d’interconnexion électrique déjà existantes entre le Maroc et l’Espagne, d’une capacité d’échange de 1.400 MW, et qui constituent, à l’heure actuelle, l’unique interconnexion sous-marine entre les deux continents. ■

 


Quid du cadre réglementaire ?

Conscient des opportunités à saisir en matière d’exportation d’électricité notamment verte, le Maroc a veillé à harmoniser son cadre réglementaire et institutionnel avec celui des pays de l’Union européenne. Il a ainsi procédé à la libéralisation du secteur des énergies renouvelables à travers la loi n°13-09, loi fondatrice, qui a permis l’ouverture au secteur privé du marché de la production, de la commercialisation et de l’exportation d’électricité produite à partir de  sources renouvelables. Outre l’arsenal réglementaire, le Maroc est sur le point de mettre en place une Agence nationale de régulation du secteur de l’électricité,  indépendante. L’objectif étant d’accompagner l’évolution que connaît le secteur de l’énergie, notamment en matière d’ouverture du marché de l’électricité de sources renouvelables au secteur privé.

Elle veillera, entre autres, au respect de la réglementation en vigueur, et à la fixation des tarifs et des conditions d’accès au réseau électrique ainsi qu’aux interconnexions.


 

 

Par L. Boumahrou

 

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