Le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a averti, mardi, que si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, "la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée".
Ce constat alarmant a été fait dans le rapport annuel 2019 sur "L’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions" publié par le PNUE.
"Depuis dix ans, le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions tire la sonnette d’alarme, et depuis dix ans, le monde n’a fait qu’augmenter le volume de ses émissions", a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’occasion de la publication de cette étude.
Pour éviter un tel scénario, les émissions de CO2, qui augmentent chaque année, doivent être réduites de 7,6 % par an, tous les ans entre 2020 et 2030. Sinon le monde manquera l’occasion de se mettre sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C, fixé par l’Accord de Paris, prévient l’ONU.
Pour M. Guterres, c’est le moment "d’écouter la science". Car "ne pas tenir compte de ces avertissements et prendre des mesures drastiques pour inverser les émissions" implique une orientation qui mènerait le monde à "être témoin de vagues de chaleur mortelles et catastrophiques, de tempêtes et de pollution".
Le rapport indique que les efforts collectifs actuels devront au moins être multipliés par cinq pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris.
Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, ambition idéale de l’Accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l’an prochain et jusqu'à 2030. Soit un total de 55% de baisse entre 2018 et 2030.
Selon le rapport, tout retard au-delà de 2020, rendrait "rapidement l’objectif de 1,5°C hors de portée". Même pour espérer limiter le réchauffement à +2°C, il faudrait réduire les émissions de 2,7% par an de 2020 à 2030.
"L’ampleur de ces réductions annuelles peut sembler choquante. Elles peuvent aussi sembler impossibles, du moins pour l’année prochaine. Mais il faut essayer", a plaidé la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, citée dans un communiqué.